Il est bien connu que l’herbe est toujours plus verte ailleurs. Alors après avoir réussi à marcher sur la Lune, la nouvelle génération d’astronautes mise sur Mars. Et la Lune est une première étape pour cette nouvelle conquête spatiale. D’où la mission Artémis qui décolle ce 29 août 2022
Au moment où décolle la mission Artémis qui va placer sa capsule Orion en orbite autour de la Lune, il est bon de rappeler que poser une navette sur la Lune relève au moins autant de l’exploit que la mission Apollo. Pour y parvenir, la fusée SLS d’Artémis est d’ailleurs la « fusée la plus puissante au monde » comme le précise France 24.
Les plus âgés d’entre nous, qui ont regardé sur un téléviseur l’exploit américain, s’en souviennent comme si c’était hier. Et pourtant, cinquante ans après, nous n’étions plus capables d’y retourner. Mais en décembre 2017, un an après son élection, Donald Trump annonce aussi sèchement que dans un Tweet : « Les États-Unis vont mener le retour des humains sur la Lune pour de l’exploration et de l’exploitation à long terme. » À la Nasa de plancher dès lors sur un nouvel objectif qui a surpris non seulement les Américains, mais aussi tout ce que la planète compte d’experts de l’espace.
Pourtant, deux pays ne sont pas tombés des nues : la Chine et l’Inde, que le grand public avait ignorés jusqu’à l’annonce de Trump. Car les deux puissances asiatiques mènent depuis une dizaine d’année des recherches pour (re) conquérir le satellite de la Terre. C’est chose faite avec le rover (1) chinois de la mission Chang’e 4 qui s’est posé le 3 janvier 2019 sur la face cachée (et jamais explorée) de la Lune. Pour la Chine comme pour l’Inde, il s’agit de rattraper leur retard dans les technologies spatiales. Les Chinois veulent même, enfin, y poser un pied d’ici une quinzaine d’années et y installer sûrement une base. Cela leur permettra de développer les technologies nécessaires à l’exploration spatiale plus lointaine.
Les Américains, eux, souhaitent faire des tests grandeur nature pour leur longue route vers Mars en plaçant en orbite une station spatiale lunaire. Avec un regard attentif sur l’eau glacée découverte en été dernier aux pôles lunaires qui pourrait servir de réservoir sur le chemin de Mars. Que se joue-t-il ? La guerre froide enterrée, rien n’a changé : l’objectif est autant militaire qu’économique. La Chine, qui se rêve en première puissance mondiale, se doit d’y affronter les États-Unis.
La guerre de l’espace est relancée.
(1) Ou astromobile, véhicule conçu pour se déplacer à la surface d’un astre autre que la Terre.
Chronique réalisée en collaboration avec le Mag de Sud Ouest.