Mal-voyants, dyslexiques, sujets à des tremblements,… des milliers de malades sont privés d’Internet. Grâce à Facili’iti, développé par une start-up de Limoges, des centaines de sites sont désormais accessibles en quelques clics.

Aujourd’hui, une partie de la population est exclue du web en raison d’une pathologie. Pour surfer sur le web en toute tranquillité, la solution existe depuis plus de deux ans grâce à la start-up Facil’iti  implantée à Limoges (14 salariés). Et la solution est gratuite pour les internautes puisque ce sont les propriétaires des sites qui payent un abonnement de 350 euros par mois pour rendre leur contenu accessible à tous.

Cinq ans de recherche et développement ont été nécessaires pour développer cette solution. « L’investissement s’élève à 1,8 million d’euros avec 10.000 heures de recherche pour développer ce produit. Il est complémentaire aux obligations de loi de 2005 imposant aux entreprises et administrations l’accessibilité numérique dans le respect de la norme RGAA, le référentiel général de l’accessibilité », explique Frédéric Sudraud, le fondateur. Notre solution équipe déjà plus de 500 sites et 380.000 internautes l’utilisent. »

Une vingtaine de pathologies concernées

Elle rend ainsi le numérique accessible aux personnes atteint de troubles visuels tels que la mal-voyance, la cataracte, le daltonisme, la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et l’achromatie (non vision des couleurs), de troubles moteurs comme l’arthrose, les maladies de Wilson et de Parkinson, la sclérose en plaques mais également de troubles cognitifs de type dyslexie ou épilepsie photosensible. Elle rend aussi le numérique inclusif aux personnes ayant des besoins temporaires à cause de migraines ophtalmiques, de gestes imprécis ou d’une vision floue.

En quelques clics, l’internaute se rend sur un site équipé, il sélectionne son profil parmi les pathologies concernées et définit le sien sur-mesure puis cinq minutes plus tard, il peut surfer. Une vingtaine de pathologies sont traitées via écran interposé. Lire devient alors un jeu d’enfant pour les dyslexiques en surlignant des lettres choisies au préalable par la personne. Pour les tremblements, les zones cliquables sont agrandies et espacées afin de réduire les erreurs de clics. Et pour les migraines ophtalmiques, la police de caractère est plus lisible.

Un enjeu de société au Japon

Les Japonais ont été séduits par le concept car, au pays du soleil levant, le défi est de taille : les seniors sont hyper connectés et ce même à la campagne ! Vingt sites sont déjà équipés, des villes, associations, organismes de tourisme etc… et celui des Jeux Olympiques de Tokyo au printemps 2020. Facili’Iti a ouvert une filiale sur place (5 salariés) et elle finalise aussi son implantation en Amérique du Nord.

Pour faire face à sa croissance, la start-up recrute dix intégrateurs web et développeurs front-end. Suite au décret du 26 juillet 2019, les entreprises dégageant plus de 250 millions de chiffre d’affaires et les collectivités devront rendre tous leurs outils digitaux accessibles à leurs clients et collaborateurs dès 2020. Un sacré challenge…

Corinne Mérigaud

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