Forcément lorsqu’on pense au cancer du sein, on songe invariablement aux femmes, victimes par milliers de cette pathologie. La gent masculine peut aussi être frappée par cette maladie mais dans une moindre mesure.

Quand on parle cancer du sein, on pense aux… femmes, évidemment. Pourtant des cancers du sein sont dépistés chez des hommes. Sur 54.000 cas diagnostiqués chaque année en France, environ 500 le seraient chez des hommes (moins de 1%). Cette pathologie passe facilement inaperçue car elle est mal connue. Les professionnels de santé ne songent pas à un tel diagnostic qui concerne majoritairement les femmes.

Pourtant, la ressemblance physique avec les femmes saute aux yeux (si on peut dire) pour le corps médical. Ces messieurs aussi disposent de glandes mammaires qui sont, en toute logique, moins proéminentes. Quoique, des hommes peuvent afficher une poitrine un peu trop généreuse.

La méconnaissance de cette maladie est due également au non dépistage du cancer du sein, étape obligée pour une femme de 50 ans qui reçoit une missive de sa Caisse primaire d’assurance maladie l’invitant à ce dépistage.

Un taux de survie plus faible

Troisième facteur à prendre en compte, les hommes ne ressentiraient pas de symptômes. Un tel constat aboutit à des prises en charge tardives, la maladie étant détectée après 60 ans, la tumeur est souvent à un stade plus avancé et cela réduit le taux de survie à cinq ans à 69% chez l’homme, quand il atteint en moyenne 80% chez la femme, et avec un risque accru de métastases.

Dans la majorité des cas, la tumeur est un carcinome canalaire infiltrant. Comme chez la femme, on connaît les causes de ce cancer chez l’homme, à savoir une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2. Et chez l’homme, environ 15 % de ces cancers sont dus à une mutation héritée de ces gènes. Merci les parents pour ce patrimoine génétique, pourrait-on se dire ! Mais ne les accablez pas trop vite car d’autres facteurs de risque entrent en jeu comme l’avancée en âge.
Il peut aussi se développer à cause du syndrome de Klinefelter, lorsque des hommes ont un taux d’androgènes bas et un taux d’œstrogènes élevé, le risque grimpe.

Une exposition antérieure du thorax à des rayonnements lors de séances de radiothérapie est une cause supplémentaire de risque tout comme la cirrhose du foie qui entraîne une hausse du taux d’œstrogènes.

Messieurs, certains signes peuvent vous alerter, une grosseur à la poitrine ressentie à la palpation, un mamelon rétracté ou dévié, une rougeur, un œdème et une chaleur aux seins, une douleur localisée ; des ganglions sous les aisselles, du sang coloré ou verdâtre qui s’écoule.

Une consultation s’impose si vous avez un doute.

Corinne Mérigaud

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