Que ce soit pour anticiper les catastrophes naturelles et mieux gérer les crises qui en résultent, ou pour imaginer des villes intelligentes où le trafic urbain et la demande énergétique seraient optimisés, les scientifiques contribuent à préparer notre futur

Revenons un an en arrière, à l’été 2022. La France était touchée par des incendies de grande ampleur, avec notamment 30 000 hectares de forêts ravagés en Gironde. Sous l’effet du dérèglement climatique, ce type de catastrophe naturelle devrait devenir de plus en plus fréquent dans l’hexagone. Les inondations et les sécheresses vont aussi se multiplier.          

Un programme de recherche exploratoire

Face aux conséquences du changement climatique, les scientifiques travaillent sur les solutions d’avenir. Un projet est tout particulièrement exemplaire et d’actualité : IRiMa. La France s’est dotée de ce programme de recherche exploratoire dédié à la gestion des risques pour apprendre à mieux gérer ces risques grandissants.

« Ce programme co-financé par le plan d’investissement France 2030 et géré par l’Agence nationale de la recherche sera coordonné par le BRGM, le CNRS et l’Université Grenoble Alpes. Ce projet va durer 7 ans et il sera doté d’un budget de 52 millions d’euros. L’idée est de se focaliser notamment sur certains thèmes bien précis comme les risques littoraux tels que l’érosion côtière et la submersion littorale, les risques en montagne comme les éboulements, ou encore les risques technologiques issus de catastrophes naturelles comme cela fut le cas en 2011 à la centrale de Fukushima au Japon. Il y aura aussi un volet dédié aux risques climatiques émergents comme les incendies, les inondations en milieu urbain ou encore le risque de retrait-gonflement des argiles qui détruit un certain nombre de bâtiments chaque année en France », confie Gilles Grandjean, directeur de programme scientifique au BRGM et en charge du co-pilotage d’IRiMa.

Ce projet devra aussi permettre d’anticiper et de mieux préparer la gestion de crise liée à des évènements en cascade : « si une tempête entraine la submersion d’une zone côtière où se trouve une usine de traitement des déchets par exemple, cette dernière peut subir des dysfonctionnements et relâcher certains polluants qui vont se retrouver dans l’environnement. Ces produits pourront alors se déposer dans les sols, puis dans les nappes souterraines. A ce niveau-là, tous les acteurs de la chaine doivent interagir rapidement, en s’échangeant les bonnes informations, et au bon moment ».

De quoi imaginer de nouvelles approches de gestion de crise, qui pourront ensuite servir aux responsables politiques et aux acteurs des territoires touchés par ce type de catastrophe.

Villes intelligentes

Autre exemple dans l’ère du temps : les villes intelligentes. L’analyse de grandes quantités de données ne sert pas qu’à anticiper les catastrophes. Elle peut aussi être utilisée pour transformer nos villes. Car l’émergence et l’utilisation massive de nouvelles technologies par les citoyens permet aux chercheurs d’avoir accès à un très large panel de données relatives aux usages de la ville par ses habitants.

Ainsi, en collectant un grand nombre de données auprès des collectivités, et en utilisant également des informations issues des utilisateurs eux-mêmes comme celles que l’on peut collecter sur les réseaux sociaux ou dans les téléphones portables, certains scientifiques travaillent à l’élaboration de « villes intelligentes ».

L’idée de ces villes hyperconnectées serait de proposer des solutions à une partie des problèmes qui touchent nos agglomérations : fluidifier le trafic routier, optimiser les temps de passage des transports en commun, ou encore adapter les utilisations d’énergie à la demande pour éviter le gaspillage.

Thomas Allard

Avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation

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