SNCF Réseau et la RATP sont en train de réaliser le remplacement de ponts d’une ampleur inégalée à proximité de la gare de Massy-Verrières. Les deux ponts centenaires de Gallardon (SNCF Réseau) et de Chartres (RATP) vont être remplacés par deux nouveaux ouvrages d’un poids de 1060 et 1670 tonnes pour renforcer la sécurité des installations et assurer la circulation des trains.
Le point avec cette interview croisée de Nathalie Boeglin, cheffe de projet RATP Infrastructures et David Schammé, pilote d’opération SNCF Réseau.

Pourquoi avoir décidé de remplacer les deux ponts et quel sera le résultat pour les usagers ?

Nathalie Boeglin : À Massy, ce sont deux ponts centenaires qui permettent actuellement la circulation des trains. Cent ans pour un pont, c’est l’âge auquel se pose la question du renouvellement. En 2015, SNCF Réseau a informé la RATP qu’elle envisageait de remplacer son pont de Gallardon sur lequel circule le RER C.

L’étroite proximité des deux ponts et le schéma complexe dans lequel ces derniers sont positionnés a conduit la RATP à s’associer au chantier SNCF Réseau pour remplacer l’ouvrage de Chartres pour la ligne B du RER simultanément avec celui de Gallardon. Ce remplacement du pont de Gallardon constituait en effet la seule opportunité possible pour la RATP de remplacer son ouvrage. Un remplacement pour lequel la dépose préalable de l’ouvrage de Gallardon est absolument nécessaire. Il permettra de garantir la pérennité et le maintien de l’ouvrage en conditions opérationnelles.

David Schammé : Effectivement, remplacer les deux ponts en même temps nous est apparu comme la meilleure solution. Le principal objectif est la sécurité : sécurité des circulations ferroviaires, des voyageurs et des riverains ainsi que la préservation de l’environnement proche en collaboration avec la mairie de Massy.

Comment va se dérouler cette opération ?

David Schammé : Les travaux se déroulent en plusieurs phases. Il y a tout d’abord eu une phase importante de travaux préparatoires avec la réalisation de l’aire de montage des nouveaux ponts, de l’aire de grutage et enfin de l’aire de démantèlement des ouvrages existants.

Ensuite, il y a eu la réalisation des 22 pieux de fondations des nouveaux ponts. Ces travaux ont nécessité l’arrêt des RER B et C pendant 5 semaines lors de l’été 2022. L’étape suivante a lieu cet été 2023 avec le retrait des ponts existants, la réalisation des appuis des nouveaux ouvrages et la pose de ces derniers.

Nathalie Boeglin : L’interruption de trafic de cet été 2023 est de 5 semaines pour le RER B et 6 semaines pour le RER C. Les différentes interruptions du trafic ferroviaire sont déterminées en fonction du besoin du chantier et des flux voyageurs qui empruntent les deux RER. Le but est de limiter autant que possible la gêne occasionnée pour le million de voyageurs empruntant quotidiennement la ligne du RER B. Pour des raisons similaires, les 2 nouveaux ponts seront à pose dite « ballastée », ce qui signifie que du ballast (cailloux) va être déposé pour minimiser les vibrations ce qui permettra au revêtement d’étanchéité de résister au passage répété d’un train.

Cette méthode améliorera significativement le confort des voyageurs, et limitera aussi les nuisances sonores pour les riverains.

Quels sont les principaux défis techniques à relever pour le changement de ces deux ponts ?

Nathalie Boeglin : Le principal défi technique, c’est de réaliser les travaux dans le temps imparti. Celui-ci a été limité pour réduire autant que possible les interruptions de circulation et permettre une remise en exploitation à l’heure prévue. C’est un réel défi à atteindre, tout en garantissant une qualité de travaux optimale, dans le respect des conditions d’hygiène et de sécurité du chantier strictes et sérieuses.

David Schammé : L’un des principaux défis est aussi de réussir à réaliser le remplacement des ponts dans un environnement urbain très contraint avec non seulement la présence des deux ponts, mais aussi celle de la LGV Atlantique et de l’avenue du Général de Gaulle sans trop pénaliser la circulation des RER, des TGV et des habitants de Massy.

Nous avons très peu de place pour préparer et réaliser les travaux. Pour remplacer les ponts, nous avons besoin de matériels spécifiques comme notamment une grue de forte capacité. Il s’agit de l’une des grues les plus grandes au monde capable non seulement de retirer les anciens ponts mais aussi de poser les nouveaux qui sont bien plus lourds.

Partenariat rémunéré avec la SNCF Réseau et la RATP.

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