Photo Alexandrine Civard-Racinais

La Nouvelle-Aquitaine est particulièrement concernée par le risque de submersion marine. Mais submersion ne signifie pas disparition. Du moins pour le moment...

Arcachon pourrait-elle se retrouver noyée sous les eaux ? Cette station balnéaire emblématique fait partie des 864 communes considérées comme « particulièrement vulnérables » au risque de submersion marine.

Ce type d’inondation de la zone côtière par la mer se produit lors de conditions météorologiques et océaniques défavorables. « elle résulte d’une conjonction de phénomènes liés aux conditions de marée, de vagues, de vent et de pression atmosphérique », expose Sophie Lecacheux, ingénieure en risques côtiers au BRGM, établissement public qui contribue à comprendre et prévoir l’évolution du littoral, pour mieux anticiper les risques. 

Les submersions marines peuvent se produire lors du passage des vents violents et une forte houle qui engendrent une augmentation du niveau d’eau à la côte de plusieurs dizaines de centimètres (appelée « surcote »). Si ces conditions sont concomitantes à une pleine mer de fort coefficient, on peut observer des phénomènes de débordement et de franchissement de paquets de mer sur les zones basses (zones de faible altitude du littoral). Illustration BRGM.

La Nouvelle-Aquitaine particulièrement concernée

En Nouvelle-Aquitaine, les secteurs les plus concernés sont les pertuis charentais, et le pourtour du bassin d’Arcachon. « Ces vastes zones basses sont exposées au risque de submersion par débordement ». Il en va de même des communes littorales situées dans les zones basses de l’estuaire de la Gironde ou de l’Adour ou de celles installées aux embouchures de courants landais comme Mimizan ou Capbreton.

A Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Hendaye et sur tous les fronts de mer urbanisés du Pays basque, « on peut observer des franchissements par paquets de mer dans des conditions de forte houle associées à une surcote atmosphérique et une marée haute de fort coefficient » (submersion par franchissement).

En novembre 2019, la commune d’Audenge (ici, le site de la Gravette) à été confrontée à un épisode de submersion marine. PHOTO Hugues Bijoux, SIBA.

Un risque aggravé par le changement climatique

Or, le risque de submersion est amplifié par l’élévation du niveau de la mer, lié au changement climatique en cours. Et les projections ne sont pas rassurantes. A l’horizon 2100, l’augmentation du niveau de l’océan Atlantique bordant les côtes néo-aquitaines pourrait ainsi s’élever de 20 à 60 centimètres selon le scénario le plus optimiste (+ 1,5°C de réchauffement). « Avec 60 centimètres de niveau marin en plus, le passage d’une même tempête fera forcément plus de dégâts qu’avant » note Sophie Lecacheux.

En septembre 2021, un exercice pilote a été mené sur les 10 communes du bassin d’Arcachon pour entraîner les services de l’État et les collectivités à la gestion d’un épisode de submersion et sensibiliser les habitants. Au-delà de la nécessaire prise de conscience du risque, l’avenir d’Arcachon et des autres villes littorales concernées dépendra surtout des choix d’aménagements et des décisions politiques qui seront prises dans les décennies à venir.

Alexandrine Civard-Racinais

À lire pour aller plus loin : Élévation du niveau de la mer. Quels littoraux voulons nous pour demain ?, article de Gonéri Le Cozannet (BRGM), co-auteur du 6ème rapport d’évaluation du Giec sur les impacts du changement climatique (février 2022), à retrouver sur le site de The Conversation.

A savoir : L’élévation du niveau de la mer est liée à trois causes, toutes sous-tendues par le changement climatique en cours : 

  • La dilatation thermique : Quand l’eau se réchauffe, son volume augmente. Les océans réchauffés prennent donc plus de place.
  • La fonte des glaciers de montagne
  • La fonte des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique.

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