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1- Les castors, nouveaux alliés des rivières pendant les sécheresses

Les titres de presse locale font régulièrement état ici et là des dégâts commis par les castors. Il faut dire que cette mignonne bête à poils peuplant les histoires pour enfants attendris est un redoutable rongeur.
Elle s’attaque aux arbres environnants pour construire ses barrages (et se nourrir). Ces derniers vont inonder les champs alentours sous le regard pas vraiment attendri des agriculteurs.

Ce sentiment pourrait changer avec une étude scientifique publiée par des chercheurs californiens dans Nature communications. Ils ont observé l’impact d’un barrage de castors sur le fleuve Colorado. En pleine période de sécheresse, le barrage retient donc l’eau qui va s’étaler sur les terres autour des berges. Chargés en polluants et notamment en nitrates (liés à l’utilisation d’engrais), l’eau est alors filtrée par le sol. Cela permet de diminuer la quantité de nitrates dans l’eau. Or, en période de sécheresse, quand le niveau d’eau baisse, les nitrates sont plus concentrés ce qui génère la production d’algues. Ces dernières en se décomposant vont alors consommer de l’oxygène mettant en danger tout l’écosystème.
Les castors et leurs barrages ont alors un rôle incroyablement bénéfique face au réchauffement climatique.
Voilà qui devrait réconcilier les pourfendeurs du rongeur. En France, le castor européen avait presque disparu au début du XXe siècle. Il ne demeurait qu’une petite colonie dans le sud du bassin rhodanien. Protégé, le castor a vu sa population se développer. Il est maintenant présent sur 15 000 kilomètres de cours d’eau et continue son expansion.

A nous de réapprendre à cohabiter avec ce nouvel allié. Vous pouvez d’ores et déjà suivre les actualités du Réseau Castor de l’Office français de la biodiversité.

2- Les mutations rapides des spermatozoïdes dans la course de l’évolution

Si l’on devait avoir un seul souvenir de nos cours de biologie du collège, il est fort à parier que notre mémoire d’ado aurait enregistré la course à laquelle s’adonnent les spermatozoïdes dans l’utérus.
Eh bien, une nouvelle étude scientifique nous apprend que chez les mammifères (dont les hommes) cette course a commencé dans les testicules au moment où les spermatozoïdes sont produits (spermatogenèse). Dans l’histoire de l’évolution, les testicules se sont en effet adaptés et les spermatozoïdes bénéficient de rapides mutations pour gagner la course de la reproduction. Un communiqué de presse de l’Université allemande de Heidelberg précise : « L’objectif était de décrypter pour la première fois de manière comparative le contrôle génétique de la formation des spermatozoïdes chez différentes espèces de mammifères et chez l’homme, et ainsi de retracer l’évolution de ce qu’on appelle la spermatogenèse. »

Cette analyse pourrait permettre de mieux comprendre et de traiter la baisse de la fertilité masculine observée ces dernières années comme l’a démontrée une recherche publiée dans Human Reproduction Update en novembre 2022 car, selon ses auteurs, l’étude allemande éclaire « l’évolution moléculaire de la spermatogenèse et des forces sélectives associées, et fournit une ressource pour étudier la biologie des testicules chez les mammifères. »

Alexandre Marsat

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