La société Icohup de Limoges vient de lancer un détecteur de radiation plus fin que le compteur Geiger présenté en ce moment au CES de Las Vegas. Et dont une des versions s’adresse au grand public. Il est désormais possible de savoir d’où vient la radioactivité qui nous entoure. Pour se rassurer. Ou se faire peur…

C’est le truc qu’on pensait ne voir que dans les films, le type qui se balade avec son compteur Geiger et puis tout d’un coup, l’aiguille s’affole et là… ouais, bon, faut le voir, quoi. « Les compteurs Geiger sont de plus en plus sensibles et de plus en plus petits mais ils se limitent au comptage des particules. Alors on peut détecter un danger mais pas son origine. » Et c’est bien pour cela que Gaël Patton a créé Icohup à Limoges. Pour commercialiser le Rium, le premier boîtier de mesure de la radioactivité qui s’adresse autant aux professionnels qu’aux particuliers.

La lumière des radiations

Le petit truc en plus du Rium, c’est le scintillateur. Un système qui se base sur une matière qui émet une très faible lumière dès qu’elle est à proximité d’une matière ionisante. Quand elle est irradiée, quoi. Un petit flash d’une centaine de photons, invisible à l’oeil nu, repéré par un détecteur de lumière très performant.

C’est ce système qui permet de connaître l’origine du rayonnement parce que la quantité de lumière émise est proportionnelle à la quantité d’énergie déposée par les particules gamma. Et chaque particule radioactive émet un certain nombre de particules gamma qui lui est propre : c’est ce que mesure le détecteur de lumière.

Bref, on sait ainsi s’il s’agit d’uranium naturel, de césium 137, d’américium… toutes les sources d’énergie ionisantes sont repérées sauf le radon. La particule est la plus répandue naturellement sur le territoire et présente la particularité d’être plus concentrée à l’intérieur des bâtiment qu’à l’air libre. Mais dans sa version actuelle, le Rium ne la repère pas, question de coût pour y ajouter ce dispositif. La deuxième version, à sortir fin 2019, sera équipée pour le radon mais il fallait faire basique pour rester dans la limite des 390 euros que coûte l’appareil.

Qu’est ce qu’il y a dans le verre ?

Dans la version professionnelle non plus mais le public n’est pas le même. Là, le Rium analyse « l’activimétrie, la dosimétrie et la spectrométrie. » C’est chaud mais encore ? Gaël Patton a l’image qu’il faut : l’activimétrie, c’est du comptage, le nombre de particules par seconde. C’est comme si on comptait les verres que quelqu’un boit sans préciser si c’est du cidre ou du whisky. La dosimétrie calcule « la dangerosité biologique qui n’est pas proportionnelle au nombre de particules. C’est elle qui dit ce qu’il y a dans les verres. » Et la spectrométrie, c’est l’analyse du rayonnement (on pourrait dire, le nom de celui qui sert les verres).

Bois et smartphone

Lancé à la rentrée 2018, le Rium grand public s’adresse « à ceux qui veulent comprendre leur environnement. Sur la route qui va de Limoges à Lyon par exemple on traverse des paysages qui donnent des variations de radiations intéressantes. » L’appareil, recouvert d’une coque en bois brut de Corrèze, doit être couplé avec l’application pour smartphone qui reçoit les résultats bruts et les décrypte instantanément, signalant en outre le degré de dangerosité du rayonnement détecté.

Pour les flippés de l’atome, signalons qu’elle est nulle dans la plupart des cas. Mais tout le monde ne veut pas non plus savoir quand elle ne l’est pas.

Jean Luc Eluard

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