Allez, c’est le moment de prendre de grandes décisions. Mais êtes vous sûr de ne pas vous emballer ? Que c’est vraiment le moment le plus adapté ? Qu’il ne vaut mieux pas réfléchir davantage ? Arrrghh ! La science peut vous aider à choisir. Au moins le bon moment pour le faire

Pour prendre une décision, posez-vous et calmez-vous : le stress n’est pas bon conseiller. Des chercheurs de l’Université de Zürich ont montré qu’un stress, même modéré, conduit à privilégier la recherche de la récompense immédiate, même si elle entraîne des inconvénients, plutôt qu’une solution à long terme.

Pour ce faire, ils ont soumis leurs cobayes à un tout petit désagrément : tremper leurs mains dans l’eau froide. Suivi d’un choix simple : choisir entre une nourriture saine et équilibré (c’est bon pour ma santé à l’avenir) ou un bon plat de malbouffe (satisfaisant immédiatement mais mauvais pour l’avenir). Les gens qui n’avaient pas trempé leur main optaient majoritairement pour le plat sain, au contraire des autres.

Grâce à l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont pu voir que le stress active les zones du cerveau associées à la gratification (l’amygdale dans le cortex pré-frontal) alors qu’il inhibe les zones chargées du contrôle de soi, associées aux décisions à long terme. Moralité, si la décision vous engage sur la durée, soyez calme.

Décision du matin, c’est bien

Et soyez matinaux. Cette fois, ce sont les chercheurs de l’Inserm qui ont remarqué qu’en fin de journée, le gyrus frontal moyen fonctionnait plutôt mal. Dommage, car c’est la zone la plus associée au processus de décision, celle qui empêche justement de faire les choix faciles, gratifiants et à court terme. Conclusion : passé 13 heures, vous êtes certain de prendre une mauvaise décision. Ou du moins, de la prendre un peu plus à la légère puisque dans le même temps, le matin, la prise de décision est généralement plus longue que l’après-midi. Toutefois, le gyrus fonctionne à nouveau correctement en fin de journée… à la seule condition que l’on n’ait pas trop fatigué son cerveau.

Ventre affamé n’a pas de cerveau

Autre danger : la faim. Et cette fois-ci, c’est l’université de Dundee qui estime que lorsqu’on a faim, on recherche une gratification plus immédiate. Confrontés à une décision pour obtenir une récompense, ceux qui avaient faim choisissaient plus souvent une petite gratification dans les trois jours plutôt qu’une grosse dans un mois.

Et la nuit dans tout ça, elle porte vraiment conseil ? Oui et non : après une nuit de sommeil, les données du dilemme sont certes mieux analysées puisqu’elles sont passées de la mémoire immédiate à la mémoire à long terme. Mais outre le fait qu’on a tendance alors à valoriser les aspects positifs, on est généralement moins sa satisfaits de la décision que l’on vient de prendre, quelle qu’en soit l’issue.

Même les plantes y arrivent

Reste quand même qu’il n’est pas forcément utile d’avoir un cerveau pour prendre la bonne décision. Les plantes, elles, ont peu de possibilités de changer d’avis. Mais en observant une graine au niveau moléculaire, une équipe a observé qu’elle produisait des hormones de croissance et inhibait les cellules de dormance. Si, et seulement si, elle était certaine que le redoux observé était pérenne et correspondait bien à l’arrivée du printemps. Alors si une graine arrive à prendre une décision…

Jean-Luc Eluard

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