Ils donnent des fleurs en belles grappes imposantes. Blanches ou plus rarement roses, les palombes des villes comme des champs aiment venir les grignoter.
L’acacia est incontournable dans la région. Pourtant c’est un invasif exotique, comme de nombreuses espèces de flore et de faune dont l’arrivée nous effraie aujourd’hui. Lui, cela fait plus de quatre siècles qu’il s’est introduit chez nous.
Mais attention, on parle bien de celui que l’on nomme à tort « acacia »… De son vrai nom le robinier faux-acacia. Le vrai acacia étant un arbuste proche du mimosa. Le robinier faux-acacia est plus proche du marronnier que de celui auquel il a piqué le nom.
Introduit par Jean Robin en 1600, mieux vaut l’appeler robinier pour ne pas s’attirer les foudres des spécialistes et la confusion des amateurs. Ce robinier est donc arrivé en France grâce au botaniste travaillant pour le roi Henri IV. Après s’être fait parvenir des graines d’Amérique du Nord, sa région d’origine, celui-ci donna naissance au premier robinier français.
Si on le laisse grandir, sa cime peut pointer le bout de ses feuilles à plus de 20 mètres. Bien avant d’atteindre ces hauteurs, le robinier va faire le ménage autour de lui. Ses racines vont s’étendre comme des rhizomes à plus de 10 mètres autour du tronc. Certes, cela peut être pénible pour la bêche du jardinier mais ce n’est pas là sa pire action. Ce vaste système racinaire favorise le développement d’azote, qui permet d’enrichir des terres peu adaptées à la culture. Mais ces rhizomes vont lui permettre de coloniser tout le terrain avec ses rejets. Poussant très vite, il étouffera toute autre velléité végétale, à moins de savoir le dompter.
Des piquets de vigne à l’arôme des vins
Une mauvaise action que fait vite oublier la qualité mellifère de ses fleurs. S’il s’est imposé en France, c’est aussi grâce à la qualité de son bois, imputrescible, très dur, facile à fendre. Idéal pour réaliser des piquets pour les rangs de vigne où il peut même rester dans des sols humides. Ce n’est donc pas étonnant que le seul département de la Gironde compte au moins 9 000 hectares de cette essence, ce qui en fait le premier département français du robinier.
La consécration pour ce colon américain ? Son entrée dans la palette aromatique des vins : « Ce blanc a de subtiles notes florales où domine la fleur d’acacia ». Un exemple d’intégration pour cet invasif exotique.