viande-effet-environnementManger de la viande, est-ce bon pour la planète ?

Manger de la viande serait dans notre nature, mais est-ce bon pour la Nature ? Pas sûr lorsque l’on se penche sur les conditions de production de notre steak quotidien.

La production de viande a un tel impact sur les écosystèmes et le climat que les experts du GIEC préconisaient déjà dans leur 5ème rapport, une diminution importante de notre consommation de produits carnés. Une demande pressante relayée aujourd’hui par de nombreuses associations de protection de l’environnement, comme Greenpeace ou la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), qui appellent à « végétaliser notre assiette », tendance déjà à l’œuvre au sein d’une partie de la population. Pour la FNH « manger moins de viande » serait même la principale action du quotidien à adopter pour agir en faveur du climat et de la biodiversité.

Produire de la viande émet plus de gaz à effet de serre que les transports

Selon la FAO (organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’ensemble des filières d’élevage génèrent en effet à elles seules 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Cela place l’élevage en tête du peloton des secteurs émetteurs de GES, juste devant les transports (Tackling Climate Change Through Livestock, FAO, 2013). La production de la viande de bœuf étant de loin la plus polluante en termes d’émission de GES.

 « Produire 1 kg de protéines sous forme de viande de bœuf émet en moyenne 290 kg d’équivalent C0², contre moins de 50 sous forme de viande de porc, de poulet ou d’œufs. » (Source FAO, 2013).

A l’échelle de la France, La moitié des GES d’origine agricole sont le fait de l’élevage. « Il s’agit essentiellement des émissions de méthane et de protoxyde d’azote produit par les animaux d’élevage et par le fumier utilisé ou non comme engrais dans les champs », détaille Caroline Faraldo, responsable agriculture et alimentation au sein de la Fondation pour la nature et l’homme. Auxquelles s’ajoutent des émissions de dioxyde de carbone (CO²) lié à la consommation d’énergie nécessaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement du bétail. « Si l’on veut vraiment diviser par deux les émissions de GES d’origine agricole, comme la France s’est engagée à le faire, il faut donc impérativement diminuer notre consommation de produits d’origine animale ».

Produire de la viande exige plus d’eau que toute autre production

L’élevage des animaux est également très gourmand en terres ou en eau. Selon la FAO, 8 % des ressources mondiales en eau sont ainsi utilisées dans ce contexte. Et ce notamment pour produire les aliments qui seront consommés par ces steaks sur pattes que sont les vaches, les chèvres, les cochons et les poulets élevés pour notre consommation.

Une étude scientifique publiée en 2012, souligne par ailleurs que la production d’un kilo de viande de porc nécessite en moyenne 10.300 litres d’eau, soit 2,5 fois plus que la culture des légumineuses (4.100 litres), autre source possible de protéines pour l’homme. Notons au passage que les légumineuses, associées aux céréales, pourraient avantageusement se substituer aux produits carnés. D’autant que celles-ci présentent de nombreux atouts.

Un défi à la portée de tous…

Dans un contexte mondial d’augmentation de la démographie humaine et de la demande de viande, le tout sur fond de changement climatique et d’érosion de la biodiversité, chaque coup de dent compte. « Manger moins de viande, mais mieux, est un formidable défi à relever pour diminuer notre impact environnemental et un éco-geste accessible à tous », s’enthousiasme Caroline Faraldo. Et si l’on végétalisait le contenu de notre assiette pour assurer l’avenir de notre planète et le nôtre par la même occasion ?

Alexandrine Civard-Racinais

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