Chouette : c’est l’été, il va faire très chaud et on va se sentir bien vu que notre température corporelle est de 37°C… En théorie, ça semble logique. Sauf que c’est plus compliqué que ça et que la température extérieure idéale pour l’habitant des zones tempérées est de 22°. Alors pourquoi cette différence ?

Le corps est une chaudière et si on ne le refroidit pas, il surchauffe. On dit que nous sommes des endothermes, par opposition aux ectothermes, les animaux qui ont besoin de la chaleur du soleil pour se chauffer, en gros, tous les reptiles et quelques autres. Notre chaleur est produite par la transformation des aliments en énergie et même sans aliment, le corps doit trouver du combustible pour faire fonctionner la machine. Bref, notre corps a absolument besoin d’être refroidi et de l’air extérieur qui assure cette fonction grâce aux échanges thermiques.

Le sang qui coule dans nos veines assure le transport équilibré de la chaleur dans tout le corps et les milliers de petits vaisseaux qui irriguent la peau sont là pour faire baisser sa température avant qu’il n’aille alimenter les organes. Si la température corporelle vient à dépasser les plus ou moins 37° trop longtemps, le système déraille : les cellules de notre corps « brûlent » et le système de réactions biochimiques qui assure notre existence fonctionne mal.

La sueur pour pomper la chaleur

C’est donc la raison pour laquelle lorsque la température extérieure monte trop, nous sommes mal à l’aise. L’hypothalamus qui gère le thermostat, déclenche la transpiration. Cela consiste à envoyer de l’eau sur la peau mais le but n’est pas de tremper le T-shirt : en s’évaporant sous l’effet de la chaleur, cette eau pompe aussi de la chaleur corporelle. Mais cette eau est indispensable à l’alimentation de nos cellules et pour nous fournir de l’énergie. Raison pour laquelle on est fatigué lorsqu’il fait trop chaud.

Le système est efficace : l’eau capte près de 20 fois plus de chaleur que l’air ambiant. C’est pourquoi lorsqu’il fait 25°C dans l’air, on est tranquille mais lorsqu’on se baigne dans une eau à 25°C… ben, elle est bonne mais elle est fraîche et on ne pourrait pas y rester trop longtemps sans bouger.

Alimenter le corps en eau et nourriture

Le corps s’adapte, si peu qu’on l’alimente régulièrement en eau et en nourriture puisque la chaleur a le même effet qu’un exercice physique : le sang afflue vers la peau pour se refroidir, le cœur s’accélère pour transporter plus vite le sang rafraîchi, le cerveau crée une hormone anti-diurétique pour garder un maximum d’eau… Et donc plus la canicule dure, plus la résistance à la température use l’organisme.

Mais au bout d’un moment, c’est le coup de chaleur si on ne s’hydrate pas : pour conserver l’eau du corps, l’hypothalamus fait cesser la transpiration et notre cerveau est le premier touché puisqu’on devient délirant avant, au pire, de tomber dans le coma.

Mais si le mécanisme corporel est le même pour tous, le seuil de tolérance n’est pas le même pour tous et l’Homme fait preuve là aussi d’une faculté d’adaptation au milieu : la température idéale de 22° C est très supérieure pour un habitant d’une zone tropicale et inférieure pour un Scandinave. Là encore, les bouleversements climatiques vont mettre nos capacités adaptatives à rude épreuve.

Jean Luc Eluard

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