Ah, notre astre bien-aimé, si près et si loin ! Forcément, il a de nombreux effets, et cela fait longtemps qu’on le sait : les marées, l’humeur, les naissances, le sommeil… On lui a même attribué un état d’esprit: être lunatique. Bon, en fait, un seul des effets énumérés est véritable. Le reconnaissez-vous ? Ah, non, ce n’est pas l’insomnie ! Commençons par LE vrai effet de la Lune : les marées

À première vue, on pourrait dire que l’océan subit le même effet qu’une bassine. Quand on la penche d’un côté, une partie du volume d’eau s’y concentre, délaissant l’autre. Finalement, c’est bien cela, le phénomène des marées : l’eau est basse d’un côté puisqu’elle est haute de l’autre… C’est vrai pour ce qui est de l’observation, mais pas quant à l’explication. La Lune est un satellite de la Terre dont l’attraction a le même rôle qu’un aimant qui vient « gonfler » , c’est-à-dire déformer, le niveau des eaux. Mais pourquoi à un seul endroit ? Parce que la Terre tourne et embarque avec elle son satellite, qui évolue dans un circuit elliptique, autrement dit, ovale. Bref, comme un aimant, l’effet est plus fort là où il est proche de l’élément. La différence des marées vient alors de la proximité de la Terre avec la Lune.

Bon, sinon, vous avez peut-être mal dormi pendant la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 mars ? Et, comme on le dit souvent, c’est la faute de la Lune, enfin, de la pleine lune ! Si seulement les problèmes de sommeil ne survenaient que lors de ces nuits, cela conviendrait à beaucoup d’entre nous… Mais nous tirons des conclusions hâtives. Facile, on la voit et elle est au-dessus de nous.

Et les autres nuits, alors ? En réalité, c’est la faute du biais cognitif. On relie un fait à un autre fait, d’autant plus que l’on veut tout interpréter.
C’est le même phénomène qui se joue pour les naissances, censées être plus nombreuses les soirs de pleine lune. Foi de sage-femme. Tout faux. Pour démonter cette idée reçue, l’Institut de recherche pour le développement (IRD) a regardé à la loupe les 4,6 millions de naissances de 1985 à 1990. La moyenne quotidienne de naissances est alors de 2 106, contre 2 109 pendant la pleine lune, soit 0,14 % de plus. On peut toujours jouer avec les chiffres, mais avouons que l’incidence est nulle.

Alexandre Marsat

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