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Inscrite au cœur même des obligations déontologiques, la vérification de l’information est supposément sacrée pour les journalistes

C’est un paradoxe, sans doute pas le seul dans la longue histoire d’amour et de désamour entre la presse et l’opinion publique en France, que vient encore affirmer une récente étude* : les Français se méfient des journalistes mais les jugent indispensables pour… vérifier l’information. Plus précisément, ils seraient 54% seulement à leur faire confiance mais 77% à approuver les services de fact-checking, proposés par Le Monde, Libération ou l’AFP entre bien d’autres exemples. 

Les Français ont-ils raison de considérer que ce travail-là, de recherche, de recoupage de l’information, est au cœur du métier de journaliste? Oui, si l’on se réfère à ce que doit être la déontologie dans ce métier. Un petit rappel, d’abord : selon le Larousse, la déontologie regroupe « l’ensemble des règles et des devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients et le public ». 

Une faute impardonnable

Dans le cas de la presse, il existe un texte de référence, appelé Déclaration des devoirs et des droits des journalistes mais plus connu sous le nom de Charte de Munich, où il a été adopté en 1971. Ses trois premiers articles concernent très directement la manière dont l’information doit être appréhendée, puisqu’ils rappellent qu’un journaliste doit : 

« 1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.
3. Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou dans le cas contraire les accompagner des réserves nécessaires; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et documents. »

D’autres articles, bien sûr, complètent ces obligations. Citons le sixième, qui oblige à « rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ». Ce dernier a son importance, car en édictant un devoir, il reconnait implicitement un droit : celui de commettre une erreur. Un journaliste a certes l’obligation de vérifier, de recouper, de se donner tous les moyens pour s’assurer de la véracité d’une information. Mais, malgré toutes ces précautions, il peut évidemment se tromper : c’est arrivé aux rédactions les plus sérieuses et les plus précautionneuses.

En revanche, jamais un journaliste digne de ce nom ne diffusera sciemment une fausse information, ou fake news, destinée à tromper délibérément le public à des fins, le plus souvent, idéologiques. Ceux qui commettent ce type de dérives contreviennent gravement aux règles déontologiques élémentaires et se mettent, à ce titre, en-dehors d’une profession qui ne leur pardonnera pas cette faute. 

*Sondage mené auprès de 1000 participants sur un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 à 65 ans, réalisé par l’institut Poll&Roll du 23 au 27 avril 2021, commandé par bw/society.

 

Retrouvez tous les articles de notre série sur l’esprit critique : lire ici.

Jean Berthelot de La Glétais

 

Avec le soutien du ministère de la Culture

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