La jeune start-up Poule house, lauréate 2018 du Prix de l’innovation de rupture, propose le « premier œuf qui ne tue pas la poule », entendez un mode de production d’œufs sans abattage des poules. Au lieu d’être envoyées à l’abattoir, les poulettes de plus de 18 mois rejoignent la « Maison des Poules », nichée au cœur du Limousin.

50 millions de poules pondeuses sont abattues chaque année en France lorsqu’elles atteignent l’âge fatidique de 18 mois et deviennent moins productives. Et pour tous les modes de productions confondus y compris en Bio.

Une réalité troublante lorsque l’on sait qu’une poule peut vivre 6 à 10 ans. D’où l’idée, développée par deux jeunes start-uppers sensibles à la question du bien-être animal, de proposer « un nouveau mode de production sans abattage » et de « commercialiser des œufs produits pendant toute la vie de la poule », commente Sébastien Neusch, directeur général et co-fondateur de Poule House. Le concept, « testé à l’américaine », via les réseaux sociaux, a très vite rencontré l’adhésion. Dont acte.

Devenir une maison de poules de référence

Un peu plus d’un an après le lancement de la start-up en février 2017, 600 volatiles issus de 4 élevages bios partenaires prenaient leurs quartiers à la Maison des Poules, implantée à Coussac-Bonneval, au cœur de la Haute-Vienne. « Nous avons eu un vrai coup de cœur pour cette ferme et son domaine de 16 hectares. » Les deux co-fondateurs du projet, rejoints par Elodie Pellegrain, ingénieur agronome de formation devenue la troisième associée de la bande, ont aussi une grande ambition pour ce site « qui a vocation à devenir un véritable centre de Recherche & Développement au service du bien-être de la poule pondeuse et un lieu de référence ». L’un des objectifs poursuivis étant, qu’à terme, de plus en plus d’éleveurs gardent leurs poules au-delà de deux ans…

POULE HOUSE

La Maison des Poules est située à Coussac-Boneval, dans le Limousin, sur un terrain de 16 ha.
Photos DR / Poule House

Améliorer le bien-être des poules

« Nous voulons prouver que c’est possible », s’enthousiasme la responsable de production qui souhaite fournir aux éleveurs des données sur l’évolution de la ponte tout au long de la vie d’une poule, à partir d’observations et de tests.« Quelle est  l’influence de la taille du groupe ou de l’agencement des bâtiments sur la production ? Comment adapter la nutrition à l’avancée en âge de la poule ? », s’interroge notamment Elodie. Une éthologue devrait apporter son expertise sous peu. Des discussions sont également en cours avec l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et une école d’ingénieurs agronomes.

POULE HOUSE

Les pensionnaires de la Maison des Poules, à Coussac-Bonneval (Limousin) ont accès à des parcours arborés.

A Coussac-Bonneval, trois bâtiments mobiles, destinés à être déplacés afin d’optimiser la repousse de l’herbe, sont actuellement en cours construction afin d’accueillir dès janvier 2019 un nouveau contingent de près de 3 000 poulettes. À terme, le public pourra aussi pousser les portes de la Maison des Poules « mais c’est un peu prématuré, tempère Elodie Pellegrain. Pour l’instant, les poules sont notre priorité  ».

Alexandrine Civard-Racinais


Où acheter des œufs POULE HOUSE et à quel prix ?

PHOTO DR PH

Acheter des œufs éthique à un prix… 6 euros la boite de 6 œufs, soit 1 euro l’oeuf. « Mais ce prix est justifié par le sauvetage de la poule », insiste Sébastien Neusch. En outre, l’intéressée sera nourrie et soignée jusqu’à la fin de ses jours. Les poules concernées ne subissent pas de mutilations du bec chez les éleveurs partenaires et Poule House « essaye aussi de les inciter à acheter des poussins femelles issus de la méthode de sexage des poussins in ovo, avant éclosion et non plus après », insiste Elodie Pellegrain. En dépit de leur prix élevé, plus de 700 000 œufs ont déjà trouvés preneurs et l’équipe espère passer le cap d’un million d’œuf vendus d’ici fin 2018.

  • Cliquez ici pour savoir où trouver « l’oeuf qui ne tue pas la poule »

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