En matière de poids non plus, les hommes et femmes ne sont pas tout à fait égaux. Pour autant, la gent féminine a-t-elle réellement davantage tendance à grossir que la gent masculine ?

Selon une enquête Obépi-Roche coordonnée par des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier et publiée en 2020 dans la revue Journal of Clinical Medicine, les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes : 36,9 % contre 23,9 %. Mais c’est l’inverse pour l’obésité : on dénombre 17,4 % d’obèses chez les femmes contre 16,7 % chez les hommes. Les hommes ont-ils tendance à plus grossir que les femmes, ou est-ce le contraire ?

Un avantage pour les hommes : leur taux de testostérone

Le docteur Alexandra Dalu, médecin nutritionniste et auteure de plusieurs ouvrages en santé* précise que les hommes « partent avec un avantage : leur hormone testostérone est synthétisée physiologiquement en plus grande quantité que chez les femmes qui la fabrique aussi, explique. Cette hormone participe à la prise de masse musculaire. Plus les muscles sont développés plus le métabolisme de base (quantité d’énergie en kilocalories dont notre corps a besoin pour fonctionner au repos) augmente et dépense de l’énergie. Ainsi, les hommes brûlent plus de calories que les femmes. Mais nous disposons d’une arme efficace : le sport. Celui-ci augmente la masse musculaire, ce qui augmente donc également le métabolisme de base ».

Et d’ajouter : « Une femme sportive aura un métabolisme de base plus important qu’une femme ou un homme non sportif ».

Poids : gare aux périodes critiques

Certaines périodes de la vie d’une femme sont à risque de prise de masse grasse : la puberté avec l’apparition des menstruations, la grossesse, l’allaitement et la ménopause. De plus, certaines femmes sont plus sensibles aux variations hormonales de leurs cycles et peuvent avoir un ressenti de faim qui augmente leur appétit et leur prise alimentaire. D’autre part, elles peuvent aussi faire de la « rétention d’eau » pendant leurs périodes de règles, faisant fluctuer leur poids parfois jusqu’à 5 kilos. Des traitements médicaux sont possibles dans tous les cas.

« Les hommes, ne sont pas pour autant épargnés : leur taux de testostérone baisse progressivement avec l’âge, en particulier vers 50-60 ans. C’est la ménopause de l’homme ou andropause », rappelle le docteur Dalu. Par ailleurs, ils peuvent, tout comme les femmes, souffrir de pathologies hormonales faisant grossir : diabète, hypothyroïdie, surrénales, hypophyse, hypothalamus qui dysfonctionnent… Des traitements existent néanmoins.

Pour rappel, la prise de poids est liée à de multiples facteurs : la génétique, l’alimentation (malbouffe), la sédentarité, l’environnement (perturbateurs endocriniens et autres PFAS), les troubles du sommeil, certains médicaments…

Le sport, un allié

Enfin, femmes et hommes ne grossissent pas de la même façon côté silhouette : pour des raisons génétiques, hormonales et structurelles, les hommes accumulent les graisses plutôt dans le ventre (androïde) quand les femmes prennent du volume plutôt au niveau des cuisses et des hanches (gynoïde). « L’excès de graisse androïde peut cependant survenir chez certaines femmes et dans des cas de dérèglement endocriniens », souligne le docteur Dalu.

Or cette graisse androïde, que l’on soit homme ou femme, est pourvoyeuse de pathologies telles que l’hypertension et autres maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, l’infertilité, certains cancers, etc. Pour lutter contre cela, le sport est dans tous les cas un puissant allié pour nous tous.

Florence Heimburger

*Le docteur Alexandra Dalu est autrice de Les 100 idées reçues qui vous empêchent d’aller bien, éd. Leduc S., et co-autrice avec le chef Thierry Marx de L’Assiette santé : alimentation, sommeil, sport et bien-être, éd. Flammarion et éd. J’ai lu.

Avec le soutien du ministère de la culture

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