Eau du robinet ou en bouteille, laquelle est la moins polluée et donc préférable à consommer ? Pas facile de faire son choix. Curieux fait le point

Herbicide et fongicide dans l’eau du robinet de Reims, de l’Aube et de la Vienne, eau en bouteille bourrée de microplastiques, eaux « de source » ou « minérales naturelles » ayant subi des techniques de purification interdites, eau de source Fiée des Lois (Deux-Sèvres) retirée du marché pour non-conformité… Les révélations sur la qualité de l’eau, qu’elle provienne du robinet ou d’une bouteille, sont régulières. Cela inquiète les collectivités et usagers.  

Que faire ? Boire l’eau du robinet au risque d’être exposé aux pesticides ou consommer celle des bouteilles en plastique aux arômes de microplastiques et participer à une pollution de masse ? Une alternative prend de l’ampleur : l’eau filtrée. Ce qu’on peut dire : il n’y a pas de solution miracle.

L’eau du robinet : la moins chère mais parfois contaminée

La moins chère et de loin est l’eau du robinet. Sauf cas particuliers, c’est une eau potable. Les Agences régionales de santé (ARS) sont chargées de contrôler qu’elle est conforme aux exigences sanitaires définies par décret. Cela dit, depuis deux ans les alertes à la pollution de l’eau potable se multiplient en France. La recherche de nouvelles substances chimiques, en particulier de produits de dégradation des pesticides (métabolites) et les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS ou « polluants éternels »), conduit à la fermeture de captages et des dépassements de seuils réglementaires ou sanitaires de l’eau distribuée. Et ce alors même que certains de ces seuils ont été relevés comme l’a dénoncé l’association environnementale Générations futures.

En 2021, environ 12 millions de personnes ont reçu une eau ponctuellement ou régulièrement non conforme, selon les chiffres les plus à jour du ministère de la santé. Cette estimation devrait encore augmenter en 2022, 2023 et 2024, avec l’inclusion de nouvelles substances dans les plans de surveillance.

L’eau embouteillée : onéreuse et contenant parfois des pesticides

Pour autant, l’eau en bouteille, que l’on pensait plus pure et naturelle, n’est pas l’idéal : on y retrouve aussi des traces de résidus de pesticides et des microplastiques. En outre, elle contribue grandement à la pollution plastique des cours d’eau et des océans. De plus, elle coûte en moyenne cent fois plus cher que l’eau du robinet. D’ailleurs, probablement en raison de l’inflation et aussi d’une conscience écologique grandissante, le marché de l’eau en bouteille est en recul : en 2001, 65 % des Français consommaient de l’eau en bouteille contre 53 % pour l’eau du robinet et, en 2018, respectivement 47 % pour l’eau embouteillée et 66 % pour l’eau du robinet, selon les baromètres TNS-SOFRES.

Florence Heimburger

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