Épluchures de fruits et de légumes, coquilles d’œufs, marc de café, débris végétaux… Depuis le 1er janvier 2024, chacun est invité à trier ses biodéchets et à participer à leur valorisation. On vous explique pourquoi et comment intégrer ce nouveau geste dans votre routine quotidienne

Utiliser l’eau pour combattre le feu, c’est logique. Utiliser le feu pour détruire des liquides est une aberration. C’est pourtant ce qui se passe, lors de l’incinération de nos poubelles d’ordures ménagères. Car les déchets alimentaires, tels que les pelures de légumes ou restes de repas, et les débris végétaux, représentent plus du tiers de nos poubelles. 

En 2017, les biodéchets représentaient 83kg par Français et par an.

Source : ADEME

Utiliser l’or noir enfoui dans nos poubelles

Ces biodéchets contiennent 60 % d’eau. « Les brûler dans les incinérateurs est un non-sens écologique », souligne l’ADEME. Sans compter le coût sanitaire de cette pratique extrêmement polluante. L’enfouissement n’est pas une meilleure solution : « Les enfouir nécessite des adaptations techniques coûteuses pour éviter des problèmes d’émissions de GES (méthane notamment) et de pollutions des sols », explique l’agence de la transition énergétique, agence d’Etat. Aussi est-il capital de les retirer de nos poubelles. 

Depuis le 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, les collectivités ont l’obligation de proposer à leurs habitants une solution de tri à la source et de valorisation des biodéchets. Non seulement pour réduire le tour de taille de nos poubelles, mais aussi pour nourrir les sols et produire de l’énergie. « Ces biodéchets auront en effet deux destinations principales, les amendements organiques et le biométhane », expose Muriel Bruschet, Ingénieure Biodéchets ADEME sur le site The Conversation.

Au jardin, vive le compost !

Obtenir un amendement organique, autrement dit du compost, est facile pour qui dispose d’un jardin individuel ou partagé. Placés en tas, dans un composteur individuel ou collectif, nos déchets alimentaires et restes de végétaux se décomposent au fil du temps, et grâce à l’action de la micro-faune. Au bout de 5 à 9 mois, le compost pourra alors être utilisé pour fertiliser gratuitement sa pelouse ou son potager, rempoter ses plantes ou enrichir ses plates-bandes. Plus besoin d’acheter de l’engrais azoté !

Pour connaitre les règles de base à respecter, il est possible de bénéficier d’une formation gratuite. Eco-lieux, maisons de quartiers et structures associatives sont de plus en plus nombreuses à en proposer. Idem pour les services publics en charge de la collecte et de la valorisation des déchets qui peuvent mettre à disposition des bacs ou proposer des aides financières pour s’équiper d’un broyeur de végétaux, par exemple. 

En ville, des solutions existent

Le lombricompostage constitue une alternative au compostage pour les urbains prêts à s’allier aux lombrics afin de transformer leurs déchets organiques en or noir. En ville, de nombreuses solutions collectives sont ou seront aussi déployées, à terme. Il peut s’agit de composteurs collectifs à l’échelle d’un immeuble, d’une rue voire de tout un quartier comme c’est le cas dans la communauté urbaine du Grand Besançon, ou de bornes à déchets alimentaires comme à Floirac (33)…

Les biodéchets ainsi collectés sont ou seront ensuite envoyés vers une unité de traitement : soit une compostière industrielle, soit une unité de méthanisation en vue de leur conversion en biogaz, c’est-à-dire en méthane d’origine biologique. Le tri à la source des biodéchets ? Un petit geste demandé à chaque citoyen, un grand pas pour l’humanité et l’habitabilité de notre planète. 

Alexandrine Civard-Racinais

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