En fait, quasiment tous les vertébrés ont une queue, à part quelques amphibiens (grenouilles…), quelques animaux un peu anecdotiques, le gorille et… l’homme.

Certains insectes et autres invertébrés ont l’air d’en avoir une mais ce n’est pas une queue au sens anatomique du terme (attention à ne pas dire ça à n’importe qui) : la queue est le prolongement de la colonne vertébrale, donc composée de vertèbres plus ou moins mobiles ou soudées entre elles, ce qui exclut donc les invertébrés… Quant à son utilité, elle est variable mais se rattache le plus souvent à une fonction de mobilité.

Curieusement, cette fonction n’est pas liée à la famille de l’animal. C’est ainsi qu’elle sert aux félins à maintenir leur équilibre plus finement. Mais, chez l’écureuil aussi, cette magnifique queue en panache est indispensable à ses déplacements : aussi grande que lui, elle permet de rectifier le tir lorsqu’il risque de manquer sa cible en sautant de branche en branche ou, au pire, à ralentir sa chute lorsqu’il se rate. Pour les sauriens aussi, la queue assure la mobilité mais sert à la propulsion, comme chez les dauphins d’ailleurs. Ou les kangourous : en fait, le marsupial australien fait semblant d’être bipède mais il se sert de sa queue à 20 vertèbres comme d’une troisième patte, assurant l’équilibre comme un trépied et fournissant une grande partie de la force nécessaire à ses bonds. Et, chez certains singes ou reptiles, la queue est préhensile, leur servant à s’accrocher aux branches pour progresser, s’assurer lorsqu’ils ont les autres membres occupés ou même à attraper leur nourriture.

Mais la queue a parfois une fonction secondaire, en plus de la mobilité : chez l’écureuil, elle sert aussi de p’tite laine, tout comme chez pas mal de quadrupèdes nordiques ; le varan, l’iguane ou le dauphin l’utilisent pour se défendre, le chien pour communiquer…
Elle peut même avoir une fonction sexuelle (il fallait bien en passer par là…) : chez les hippocampes, elle leur sert à se tenir pendant la galipette et, chez ce prétentieux de paon, elle est une gêne pour voler mais fait son effet sur les donzelles. Bref, la queue a plein d’usages mais l’homme en est bien dépourvu depuis qu’il est sur deux pattes.

Chez les singes arboricoles déjà, elle a tendance à s’atrophier ou disparaître lorsque leur poids dépasse la capacité de la queue à s’accrocher aux branches. Cela a dû se produire chez notre lointain ancêtre et la bipédie n’a rien arrangé, elle est même devenue une gêne pour la position assise et a donc disparu. Il en reste cependant une trace (dite « vestigiale ») : c’est le coccyx, point central du bassin et composé de trois à cinq petites vertèbres désormais soudées et qui sont encore un point d’ancrage pour des muscles.

D’ailleurs, l’embryon humain a encore une queue, assez imposante, qui disparaît lorsqu’il se change en fœtus, même si certains bébés, parce que la génétique est capricieuse, naissent encore avec une queue pouvant atteindre plusieurs centimètres.
Mais, comme le dit le proverbe africain : « Quand le margouillat se coud un caleçon, il n’oublie pas qu’il a une queue ! » Ça n’a aucun rapport, sauf à faire joli dans le contexte.

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