La saison y est propice : votre chat se love contre vous et voici le doux ronronnement qui redémarre. Plusieurs secrets du ronronnement ont été dévoilés grâce aux travaux du célèbre vétérinaire français Jean-Yves Gauchet, mais on ne savait pas exactement par quel mécanisme il était produit. Des bioacousticiens de l’université de Vienne viennent d’apporter la réponse !

Ils ronronnent, ils ronronnent, on les prend sur nos genoux pour un câlin mais savez-vous pourquoi les chats ronronnent ? le mystère vient d’être percé par des chercheurs de l’Université de Vienne qui ont publié une étude dans la revue scientifique Current biology.

Chez les humains, le bruit du ronflement vient du pharynx : quand l’air a dû mal à passer, il va faire vibrer cet organe produisant alors le bruit qui réveille votre partenaire de chambre. Chez les chats, selon les scientifiques autrichiens, pas de doute cela se situe bel et bien derrière le pharynx : au niveau du larynx.

Détresse ou bien-être pour le ronronnement

Si pour le ronflement, le bruit est incontrôlé, le chat qui va déclencher son ronronnement est alors dans un état de bien-être ou, moins connu, dans une situation de détresse. On savait qu’il était produit par des sons de basses fréquences autour du système respiratoire supérieur. Des fréquences qui vont faire vibrer tout le félin. Nous transmettant au passage ces ondes par les corpuscules de Pacini, des récepteurs sensoriels situés au niveau de la peau qui nous font ressentir les vibrations du ronronnement (comme lorsqu’on vibre au son -fréquence- de la musique).

Mais jusqu’à maintenant, on ne savait pas comment étaient produites ces basses fréquences. Les bioacousticiens de l’université de Vienne ont donc examiné le larynx du chat pour comprendre comment ce bruit naissait ici. Car à l’inverse du ronflement humain, le chat peut produire ce son en continu sans respirer.

Les cordes vocales sont entourées de coussinets

En travaillant sur des larynx de chats euthanasiés (pour maladies graves), ils sont pu reproduire le ronronnement alors qu’aucune contraction musculaire n’était possible ! Ils précisent dans leur étude : « L’analyse histologique des larynx de chat a révélé la présence de masses de tissu conjonctif, jusqu’à 4 mm de diamètre, incrustées dans la corde vocale. Cette spécialisation des cordes vocales semble permettre les valeurs inhabituellement faibles observées dans le ronronnement. »

Un mécanisme précis expliqué plus loin dans l’étude : « la phonation basse fréquence dans la plage du ronronnement (20 à 30 Hz) peut facilement être provoquée dans les larynx excisés de chats domestiques en l’absence de contraction musculaire ou d’apport neuronal. (…) Nous suggérons que ce régime vibratoire se combine avec une spécialisation anatomique inhabituelle et peu étudiée (des coussinets dans les cordes vocales du chat) pour permettre à la phonation à fréquence de ronronnement d’être pilotée par les mêmes mécanismes aérodynamiques qui génèrent des vocalisations à plus haute fréquence comme les miaulements, les trilles et cris. »

Il ne vous reste plus qu’à faire des câlins à votre animal préféré pour tester tous les bienfaits de la ronronthérapie. Et en plus, il vous réchauffera…

Alexandre Marsat

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