En dehors des chutes de cheveux post-accouchement ou saisonnières, inéluctables, une Française sur cinq souffre de perte de cheveux brutale. Un mal tabou mais qui se traite. Explications du docteur Flora Fischer, dermatologue

Le crâne des femmes aussi peut se dégarnir ! La perte de cheveux aussi appelée alopécie touche même 1 femme sur 5 et un homme sur 2. Elle se caractérise par une perte de 100 cheveux ou plus par jour et par des zones clairsemées qui apparaissent. Elle est souvent d’origine génétique (une mère, sœur, tante peuvent être touchées aussi…).

Plusieurs causes peuvent provoquer une perte de cheveux brutale, comme l’explique le docteur Flora Fischer, dermatologue à Paris et autrice de Confidences d’une dermatologue (éd. Robert Laffont, 2021) : « L’une d’elle est une « hyperandrogénie » (un trouble hormonal) sanguine ou liée à une réceptivité accrue du cuir chevelu aux androgènes sans troubles hormonaux sous-jacents. Une carence en fer (carence martiale) peut aussi induire une chute des cheveux chez la femme et doit faire l’objet d’un dosage sanguin. De même qu’un déséquilibre hormonal, qui peut être lié à une dysthyroïdie (hypo/hyperthyroïdie) ou à des déséquilibres œstro-androgéniques (accouchement, ménopause, changement de pilule…).« 

Autres causes de chute capillaire possibles : un choc psychologique (deuil, séparation ou divorce, perte de son emploi, accident, etc.), une maladie (lupus, anorexie, psoriasis, ulcères de l’estomac, fibromes utérins…) ou certains traitements médicamenteux.

Gare aux colorations, fer à lisser, tresses…

Par ailleurs, certaines pratiques capillaires (coloration, décoloration, mèches, permanente, lisseur, fer à boucler, chignons, etc.) répétées accélèrent la chute. On voit, par exemple, des alopécies de traction chez les femmes aux cheveux crépus qui abusent des tissages, défrisages, tresses, dreadlocks, extensions… En effet, ces pratiques et produits agressifs peuvent engendrer une fragilité des racines voire une perte de cheveux en cas d’allergie ou d’intolérance à certaines substances. À limiter donc ! 

Le massage crânien limite la chute

La dermatologue Flora-Fischer, autrice de "Confidences d'une dermatologue (éd. Robert Laffont) ©-Patrice-Normand
La dermatologue Flora-Fischer, autrice de Confidences d’une dermatologue (éd. Robert Laffont) ©-Patrice-Normand

Pour favoriser une bonne santé capillaire et limiter la casse, la dermatologue ne manque pas de conseils : « Gare aux régimes amaigrissants et végétariens parfois carencés en protéines, zinc et soufre, qui sont nécessaires à la fabrication de la kératine (constituant des cheveux), et en acides aminés et oligoéléments (cystine), vitamines et minéraux (fer). Mangez équilibré et varié. Il suffit de compenser les carences pour que tout s’arrange, en général après trois mois, durée du cycle de vie du cheveu », rassure la médecin.

Autres astuces pour la bonne santé de vos cheveux : « Appliquez quotidiennement une lotion à base de minoxidil 5 % (plus remboursée), qui favorise la repousse, en vous massant la tête. Le massage crânien active aussi la micro-circulation sanguine autour des follicules capillaires. Utilisez des shampooings doux qui n’agressent pas le cuir chevelu et la chevelure. Rincez abondamment à l’eau tiède ou froide pour éliminer tous les résidus. Séchez-vous les cheveux avec une serviette ou à l’air libre plutôt qu’au sèche-cheveux, trop chaud. Lors des changements de saison, faites durant 3-4 mois une cure de compléments alimentaires antichute pour renforcer les cheveux. Enfin veillez à vos pratiques capillaires.« 

Quoi qu’il en soit, femme ou homme, si vous êtes concernés par une perte de cheveux brutale et conséquente, consultez votre dermatologue qui vous proposera des solutions adaptées.

Florence Heimburger

Avec le soutien du ministère de la culture

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