Trop d’additifs, de graisses, de sucre, de sel, trop mous, pauvres en vitamines et minéraux… Les aliments ultra-transformés dont regorgent nos supermarchés sont à proscrire. C’est ce que l’auteur-illustrateur Vincent, alias Vrob, ancien pharmacien d’officine, rappelle dans sa nouvelle BDdocumentaire La Malédiction du cordon bleu. Il y livre ses conseils pour mieux s’alimenter afin de préserver sa santé et celle de la planète

Depuis quelques années, les cordons bleus, nuggets, céréales, yaourts aux fruits et autres produits ultra-transformés (ou « AUT ») ont envahi les rayons des hypermarchés. Un moyen pour les industriels de l’agroalimentaire de fabriquer des aliments à bas prix qui ressemblent à l’aliment original mais n’ont plus grand-chose à voir avec les matières premières dont ils sont issus.

Comment les reconnaître pour mieux les éviter ?

« Il s’agit d’aliments qui affichent une longue liste d’ingrédients et/ou d’additifs (plus de 5) qui confèrent de la texture et une appétence visuelle et gustative. Ils présentent aussi des emballages attractifs et ils ne ressemblent pas du tout à l’aliment d’origine (exemple : nuggets versus cuisse de poulet). Leur structure en bouche est différente et leur composition est difficile à déchiffrer (E202, E316, E331, acide phosphorique, citrate de sodium…). Enfin, ils ne rassasient pas car leur structure d’origine n’existe plus… », explique Vrob. « Ils sont néfastes pour la santé, poursuit l’ex-pharmacien, car ils augmentent le risque de surpoids, d’obésité, de diabète, d’hypercholestérolémie, d’hypertension artérielle et de cancer ».

Pauvres en nutriments mais riches en énergie

Vrob, ex-pharmacien devenu illustrateur-auteur dénonce les aliments ultratransformés et les dérives de l'industrie agro-alimentaire dans une B.D. documentaire : "La Malédiction du cordon bleu" (éd. Thierry Souccar).

Pourquoi ? « Parce qu’ils sont pauvres en micronutriments protecteurs, riches en énergie provenant des sucres et matières grasses ajoutés et pourvoyeurs de calories « vides », souligne Vrob. Ils ont aussi moins d’effets sur l’hormone de satiété car la mastication est plus courte : on va avoir faim plus rapidement. »

Pourtant, on continue à en consommer, en particulier les classes sociales défavorisées car « ils sont peu chers, l’agrobusiness a une grosse force de frappe (marketing, packaging, publicités télévisées) », note l’auteur.

Mais alors que manger pour être en bonne santé ? 

L’ingénieur agro-alimentaire et docteur en nutrition humaine Anthony Fardet, cité dans la BD, a édicté la règle des 3 V : manger moins d’animaux et plus de végétaux, manger vrai (limiter les AUT) et manger varié.

Dans son ouvrage, Vrob mentionne aussi trois régimes alimentaires « protecteurs » : le régime Okinawa, le régime méditerranéen ou crétois et le régime végétarien.

Le Nutri-score : pour ou contre ?

Selon Vrob, l’assiette-type devrait être composée pour moitié de légumes, d’un quart de protéines végétales (ou animales occasionnellement, pas à tous les repas) et d’un quart de sucres « lents » (à index glycémique bas). Le tout idéalement bio, local, de saison et le moins transformé possible. « Ça a un coût, mais les AUT qui ne rassasient pas, aussi », alerte Vrob.

Quant au logo nutritionnel Nutri-score, notation (d’A à E et code couleur du vert au rouge) apposé sur l’emballage de certains produits, qui renseigne sur leur composition nutritionnelle, il ne serait pas la panacée. « C’est devenu un argument marketing. Ce score soutient les AUT », dénonce l’ex-pharmacien. Mieux vaut se fier à deux applis Smartphone qui indiquent à quel point un aliment est transformé : les applis Open food facts et SIGA. À vous de jouer ou plutôt de cuisiner pour faire rimer alimentation et santé.

Florence Heimburger

Couverture "La Malédiction du cordon bleu" de Vrob (éd. Thierry Souccar)

« La Malédiction du cordon bleu », éditions Thierry Souccar, 18,90 €.

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