2,8 kg par ménage et par an, c’est le poids de notre consommation d’avocat. Ce qui fait de lui le 11ème fruit le plus consommé en France, notamment en raison de son intérêt nutritionnel et de l’augmentation des végétaux dans nos assiettes.

Bon pour la santé, facile à préparer, l’avocat présente un bilan environnemental bien moins vert qu’il n’y paraît. 

Même si l’on trouve une petite production d’avocats en Corse, l’immense majorité des fruits présents sur nos étals proviennent d’Israël, d’Espagne et du Mexique. Au printemps et à l’été, les avocats sont principalement importés du Kenya et  de l’Afrique du Sud. Cultivés dans des pays de climat tropical, subtropical ou méditerranéen ces fruits nécessitent énormément d’eau. Il faut en moyenne 227 litres d’eau pour faire pousser un seul avocat[1]. Or, la demande mondiale est en forte augmentation. En France, sa consommation par tête a ainsi augmenté de 54% entre  2012-13 et 2017-18.

Une culture gourmande en eau

En 2018, la production mondiale d’avocat a nécessité l’utilisation d’ « environ 6.96 km3 d’eau (…) soit l’équivalent de 2.82 million de piscines olympiques (d’un volume de 2500 m3 chacune) », estiment Ruben Sommaruga et Honor May Eldridge dans la revue EuroChoices[2]. Avec des différences importantes selon les pays, voire selon les régions d’un même pays. Le Mexique étant, de tous les pays producteurs, celui dont « l’empreinte eau[3] » est la plus élevée. En 2012, une étude commandée par le gouvernement mexicain avait déjà établi un lien entre la production d’avocats et la perturbation du cycle naturel de l’eau. Ce sans compter d’autres problèmes socio-économiques.

Une prise de conscience est nécessaire

Une telle empreinte eau n’est pas soutenable, dans un contexte de changement climatique. Aussi les auteurs considèrent-ils qu’il y a urgence à agir à tous les niveaux en associant pays importateurs et producteurs, pour «  éviter et atténuer les effets négatifs de la production d’avocat »  en particulier dans les pays ou la ressource en eau à tendance à se raréfier. Dans ce contexte, les consommateurs ont encore une fois un rôle actif à jouer « en faisant un effort conscient pour s’engager dans une consommation éthique et la conservation de l’environnement » en réfléchissant à l’impact de leurs choix alimentaires.

Alexandrine Civard -Racinais

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions


[1] Source : Water Footprint Calculator.

[2] « Avocado Production: Water Footprint and Socioeconomic Implications », 13 December 2020. Article en ligne https://doi.org/10.1111/1746-692X.12289

[3] L’empreinte eau fait partie des indicateurs environnementaux, au même titre que l’empreinte carbone et l’empreinte écologique. Elle permet d’appréhender l’impact des activités humaines sur la ressource en eau, à travers ses différentes utilisations.

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