La voiture électrique est réputée pour ne pas consommer d’énergie carbonée et être faible émettrice de gaz à effet de serre. De la fabrication des batteries à leur recyclage, la pollution se trouve peut-être ailleurs que la simple utilisation de la voiture.  Mais à quel niveau pollue-t-elle ?  Démêlons le vrai du faux

Dès sa fabrication, la voiture électrique coche les mauvaises cases du coté environnemental. Il existe plusieurs types de batteries mais en général, celles privilégiées pour les voitures restent celles au Lithium-ion. Le problème reste l’extraction des matières premières pour les batteries Lithium-ion. Les principales sont le cobalt, le lithium, le nickel, le graphite, le manganèse ou encore l’aluminium.  

L’incidence majeure de l’extraction du lithium est qu’elle nécessite l’utilisation d’énormément d’eau. De plus, les surfaces d’exploitations doivent souvent être élargies par manque de matières premières, le lithium étant majoritairement présent à la surface de la terre, cela serait inutile de creuser en profondeur comme l’explique le site Eco-Info du CNRS.

La vie des batteries

En France, selon RTE, l’énergie reste majoritairement nucléaire (2ème rang mondial derrière les États-Unis), avec 67,1% de la production nationale nette et 75,1% de la consommation nationale en 2020. En revanche, la part des énergies renouvelables atteint 24,1 % en 2020.

Recharger la batterie va aussi émettre du CO2. D’après les données du GIEC, le nucléaire émet 12 grammes de CO2 par kWh, l’éolien 11g de CO2 par kWh. En revanche, cela reste peut par rapport au solaire (41 à 48 g de CO2 par kWh), à l’hydraulique (24 g de CO2/ kWh), ou encore au gaz (490g CO2/kWh).  

Selon une étude de l’ONG Transport et Environnement, en moyenne, sur un cycle de vie de 225 000 kilomètres, une voiture électrique rejette près de 20 tonnes de CO2, contre 57 tonnes pour une essence et 52,5 tonnes pour une motorisation diesel. 

Au fur et à mesure du temps, la batterie va naturellement perdre en puissance. Selon EDF, la longévité d’une batterie n’est pas liée au nombre de kilomètres parcourus mais aux cycles de charges. La durée de vie moyenne d’une batterie représenterait 1000 à 1500 cycles de charge.  

Le recyclage des batteries : un processus long et polluant

De manière générale, il existe majoritairement deux manières de recycler les batteries : par pyrométallurgie ou hydrométallurgie comme cela est décrit dans une étude publiée par la revue scientifique Nature. La pyrométallurgie consiste à porter à haute température les matériaux de la batterie, afin de ne garder que les constituants du départ à savoir : nickel, cuivre, cobalt, manganèse,… Cette méthode requiert l’utilisation de fours à pyrolyse chauffés au gaz, un procédé extrêmement polluant.  

L’hydrométallurgie quant à elle, est moins énergivore et se charge de séparer les constituants de la batterie par différentes étapes d’immersion dans des compositions chimiquement adaptées aux constituants que l’on souhaite récupérer.  

Manon Dubost

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

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