Spider on the web, spider building a web. Selective focus

 

Cet article est republié dans le cadre de la prochaine Fête de la science (qui aura lieu du 2 au 12 octobre 2020 en métropole et du 6 au 16 novembre en Corse, en outre-mer et à l’international) dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition aura pour thème : « Planète Nature ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Il sera probablement dur de vous convaincre, mais laissez-moi essayer : ne tuez pas la prochaine araignée que vous croiserez chez vous.

Pourquoi pas ?

Car les araignées sont une partie importante de la nature ainsi que de l’écosystème domestique.

Des araignées vivent chez vous

Les gens aiment penser que leur logement est sûr et isolé du monde extérieur. Pourtant, de nombreux types d’araignées peuvent y être retrouvés. Certaines sont accidentellement piégées, alors que d’autres ne sont que des visiteuses temporaires. Quelques espèces s’épanouissent même à l’intérieur, y passant leur vie avec plaisir, et se reproduisant.

Ces arachnides sont généralement discrets, et presque toutes les araignées que vous rencontrez ne sont ni agressives ni dangereuses. Elles peuvent même offrir leurs services, en dévorant des parasites – et certaines mangent même d’autres araignées.

Une Malmignatte des maisons achève une proie attrapée dans sa toile. Matt Bertone, CC BY-ND

Mes collègues et moi avons mené une enquête dans 50 maisons de Caroline du Nord pour inventorier quels arthropodes vivent sous nos toits. Chaque foyer visité abritait des araignées : en particulier la Malmignatte des maisons et les pholques.

Un pholque, parfois appelé papa longues jambes (à ne pas confondre avec les faucheurs). Matt Bertone CC BY-ND

Ces deux espèces construisent des toiles, où elles guettent, à l’affût d’une proie à attraper. Les pholques laissent quelques fois leurs toiles pour chasser d’autres araignées qui s’aventurent sur leur territoire, imitant une proie afin de capturer leurs cousins pour le dîner.

Les araignées sont utiles !

Bien qu’elles soient des prédateurs généralistes, susceptibles de manger quiconque croisera leur chemin, les araignées attrapent régulièrement des organismes nuisibles, voire des insectes porteurs de maladies – comme les moustiques. Certaines espèces africaines d’araignées sauteuses préfèrent même manger des moustiques remplis de sang.

Tuer une araignée ne coûtera donc pas seulement la vie de l’arachnide, mais supprimera un chasseur important de votre foyer.

Il est normal de craindre les araignées. Elles ont beaucoup trop de pattes et sont presque toutes venimeuses – même si la majorité des espèces ont un venin trop faible pour poser problème aux humains, dans l’hypothèse où leurs crocs arriveraient à traverser votre peau. Les entomologistes eux-mêmes peuvent céder à l’arachnophobie. Quelques arachnologues ont surpassé leur peur en observant et en travaillant avec ces créatures fascinantes. S’ils peuvent le faire, vous aussi !

L’histoire d’une arachnologue terrifiée toute sa vie par les araignées, mais devenue finalement fascinée par ces créatures à huit pattes. (Aotearoa Science Agency/YouTube, 2018).

Les araignées n’en ont pas après vous et préfèrent plutôt éviter les humains ; nous sommes beaucoup plus dangereuses pour elles qu’inversement. Leurs morsures sont très rares. Bien qu’il existe quelques espèces ayant une importance médicale, comme la veuve noire et la recluse brune, leurs morsures sont exceptionnelles et provoquent rarement de sérieux problèmes.

Si vous ne pouvez vraiment pas supporter cette araignée vivant dans votre maison, votre appartement, votre garage, ou ailleurs, au lieu de l’écraser, essayer plutôt de la capturer et de la relâcher à l’extérieur. Elle trouvera un autre lieu à visiter, et les deux camps seront plus heureux de ce dénouement.

Mais si vous arrivez à le supporter, ce n’est pas grave d’avoir des araignées chez vous. En fait, c’est même normal. Et honnêtement, même si vous ne les voyez pas, elles seront toujours là. Privilégiez donc une approche tolérante envers la prochaine araignée dont vous croiserez le chemin.The Conversation

Matt Bertone, Extension Associate in Entomology, North Carolina State University

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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