Close-up photo of a bee pollinating a white flower

Des ruches en céramique à la forme originale seront réalisées par des artisans céramistes de Nouvelle-Aquitaine. En installant leurs créations dans les espaces verts de Limoges, les abeilles trouveront des refuges pour leurs nouveaux essaims

Les premières ruches domestiques sont apparues en Égypte il y a 4400 ans. Rien à voir avec les ruches modernes en bois qui contiennent des cadres où l’apiculteur récolte le miel. Ces ruches là étaient cylindriques, fabriquées en céramique ou en terre cuite, et très répandues sur le pourtour méditerranéen.

Au fil des siècles, cette technique ancestrale a disparu mais cela pourrait bien changer grâce aux membres de Réfractaires. Cette association fédère une trentaine de céramistes néo-aquitains qui veulent réinventer ce savoir-faire. L’idée a pris forme après avoir rencontré Christian Vigneron, un apiculteur qui préside l’association L’Arbre et l’abeille. « Il cherchait quelqu’un pour fabriquer une ruche en céramique et nous ne savions même pas que cela existait », confie Axelle Labrousse, trésorière de Réfractaires.

De la rencontre de ces deux univers est né un projet de collaboration soutenu par la Ville de Limoges, labellisée ville créative par l’Unesco. Les ruches seront ainsi installées dans les parcs et espaces verts de la ville dans un but pédagogique et artistique.

Des prototypes présentés en mars

Pour fabriquer cette ruche, les céramistes ont étudié le mode de vie des abeilles. « Elles ont besoin d’une température permanente de 39 degrés, de parois rugueuses pour s’accrocher et construire leurs alvéoles, les ouvertures ne doivent pas être grandes à causes des prédateurs », Axelle Labrousse.

La ruche sera donc ovoïde « la plus adaptée à l‘abeille » et contenant 30 litres. Le cahier des charges est établi, des prototypes seront fabriqués en début d’année et présentés le 19 mars 2022 au Musée national de la céramique Adrien Dubouché à Limoges. Ces ruches ne sont pas destinées à produire du miel mais à servir de refuges. « Après l’essaimage, la reine et quelques abeilles quittent la ruche et cherchent un nouvel endroit pour s’établir, ces ruches disséminées dans la ville pourront les accueillir », précise Axelle Labrousse.

La biodiversité sera ainsi préservée. Pour la réalisation des prototypes, les huit céramistes mobilisés recevront le soutien technique de l’école d’ingénieurs ENSIL-ENSCI de Limoges.
Pour aboutir, différents facteurs devront être pris en compte à commencer par la porosité du matériau, la ventilation de la ruche et le réchauffement climatique. L’objectif est de créer une forme nouvelle permettant de répartir la chaleur dans la ruche et de protéger les abeilles de l’humidité.

« Les céramistes travailleront par équipe sur plusieurs problématiques comme, par exemple, le torchis porcelainier, la vannerie et l’impression 3D, pour l’heure nous ne savons pas si ce matériau conviendra. Cette nouvelle forme ouvrira la voie à la réflexion, quitte à ajuster après avoir testé les prototypes » explique Axelle Labrousse.
Et demain peut-être que d’autres insectes pollinisateurs s’abriteront dans des hôtels à insectes en céramique.

Corinne Mérigaud

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