Attractive woman in casual clothes putting hands on the belly and frowning while feeling how it hurts. Website banner

C’est un test salivaire qui pourrait marquer la fin de l’errance médicale pour les femmes victimes d’endométriose. Aujourd’hui, cette pathologie sous-diagnostiquée met huit ans à être identifiée

Trop peu  diagnostiquée, l’endométriose est  enfin détectable rapidement par des tests salivaires. A quoi bon pourrait dire celles et surtout ceux qui ne connaissent pas le sujet. C’est en réalité une avancée médicale très conséquente pour les femmes victimes de cette maladie qui connaissent trop longtemps l’errance médicale.

Responsable de douleurs insoutenables, l’endométriose est sous-diagnostiquée notamment par méconnaissance d’une partie du corps médical. Curieux.live en faisait écho dans cet article en interrogeant le Benjamin Merlot, responsable du centre d’endométriose de la clinique Tivoli-Ducos, à Bordeaux. Il expliquait alors : « Connue depuis 1870, elle est pourtant mal diagnostiquée et la première cause d’infertilité. Bénigne mais invalidante, elle débute au moment des premières règles et cesse en principe à la ménopause. Elle provoque divers symptômes, les « 5D » : aux dysménorrhées (règles douloureuses) et dyspareunie (douleurs pendant les rapports sexuels) peuvent s’ajouter des douleurs pelviennes chroniques, des troubles digestifs (diarrhées, constipation) et une dysurie (difficulté à uriner). »

Une femme sur 10 victime d’endométriose

Un cocktail de symptômes qui fait confondre trop souvent l’endométriose avec les douleurs menstruelles. Pourtant, il n’est pas normal de souffrir. Si plus d’une femme sur 10 est victime d’endométriose, les patientes mettent en moyenne huit ans pour être diagnostiquées.
On comprend alors l’avantage de ce test salivaire qui permettra à chaque patiente de savoir très rapidement si elle est atteinte d’endométriose.
Et comme le dit très justement à Sciences et Avenir le professeur François Golfier, gynécologue-obstétricien au CHU de Lyon, « ce n’est pas un problème de femmes. C’est un véritable problème de société, avec des douleurs si fortes qu’elles impactent la vie personnelle et professionnelle ».

Le test salivaire baptisé endotest a été mis au point par la startup française Ziwig suite à l’essai clinique Endo-miRNA auquel a participé une équipe de recherche française associant des médecins et des spécialistes de l’intelligence artificielle. Leur recherche a donné lieu à la publication scientifique dans la revue Journal of Clinical Medicine.

La mise sur le marché et le remboursement à l’étude

Ziwig précise dans un communiqué que le test clinique « a permis d’analyser le microARNome humain afin de distinguer les patientes atteintes d’endométriose des patientes non atteintes, et de mettre au point un test diagnostique basé sur les miARN sanguins et salivaires. » Et d’ajouter : « Parmi les plus de 2600 miARN humains, 109 miARN impliqués dans la physiopathologie de l’endométriose ont été identifiés dans la salive, et 86 dans le sang, permettant la caractérisation d’une véritable signature de la maladie ».

Le test salivaire, donc non-invasif, permet d’éviter la difficile cœlioscopie qui se pratique sous anesthésie générale  pour diagnostiquer l’endométriose.
Il pourra se pratiquer en autotest grâce à un kit d’auto-prélèvement. Bénéficiant déjà d’un marquage CE, les autorités de santé étudient l’autorisation de mise sur le marché et son remboursement par l’assurance maladie.

Alexandre Marsat

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