perce neige

À la veille de se confronter aux premiers frimas intenses de l’hiver, on rêve déjà du retour du printemps, de son soleil qui anéantit les gelées matinales et relance la sève des arbres et des plantes. La promesse de belles fleurs et de délicates odeurs florales.

Et pourtant, nous avons la possibilité de voir nos jardins et nos balcons fleurir au moment où nous ressortons écharpes et bonnets. Les premières fleurs à lancer cette saison florale inattendue sont les cyclamens sauvages, qui viennent percer le tapis d’herbe ou de mousse dès l’automne arrivé. Elles croisent alors l’ultime floraison des rosiers à la Toussaint, des fleurs pourtant associées au mois de mai. D’autres vont vraiment attendre le cœur de l’hiver pour exposer leurs pétales. Mais pourquoi diable choisir l’hiver pour fleurir alors que toute la nature est au repos ?

C’est un choix assez malin de la part des arbres, arbustes et plantes. Ils vont bénéficier d’une pollinisation sans grande concurrence en attirant les derniers pollinisateurs à batifoler en cette saison et surtout en bénéficiant du vent, opérateur efficace de la pollinisation. Et ce, sans qu’ils soient bloqués par une végétation trop dense. Car, comme dans toute la création, l’objectif ultime du monde floral est d’assurer sa descendance. Ce n’est pas une température en dessous de zéro qui les empêchera de mener à bien leur destinée. Alors, ces plantes ont développé une vraie adaptabilité à leur saison : la sève qui va circuler dans la plante permet d’éviter à celle-ci de geler et donc aussi de percer à travers le froid ou la neige. Un vrai chauffage central. C’est de là que le perce-neige tire son nom : pour assurer sa pousse et garder ses fleurs intactes, le flux de sève de cette plante est censé faire fondre la neige autour des tiges et de pétales (en fait, il permet au perce-neige d’éviter le gel).

Courageuses mais pas téméraires, les plantes permettent ainsi la fécondation par pollinisation. Mais une fois celle-ci réalisée, elles n’exposent pas leurs graines fécondées au gel. D’autant que, là encore, il faut une sacrée énergie pour constituer toute l’enveloppe de la graine. La plupart attendent donc le milieu du printemps suivant pour cela. C’est ainsi que l’on peut prévoir de planter les fleurs de l’hiver assez tardivement. Les retardataires apprécieront.

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