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C’est l’une des bases du métier de journaliste : vérifier si ce qui est présenté comme une information en est bien une, ou plutôt une simple rumeur. Et donc éclairer le grand public à ce sujet

Lorsqu’on s’intéresse à l’actualité, c’est une situation à laquelle on est tous confrontés, à un moment ou un autre : sommes-nous face à une information ou à une rumeur ? Comment faire la différence entre les deux ?

Dans cette quête, le grand public peut compter sur des alliés précieux : les journalistes. Car c’est précisément à eux qu’il incombe de distinguer ce qui relève de la rumeur de ce qui est une authentique information. De quelle manière ? En vérifiant, ce qui constitue la base de leur métier.

Les journalistes ont en général un réseau constitué de multiples sources : collectivités locales, police, avocats, associations, certaines d’entre elles peuvent être très officielles. D’autres le sont moins, leurs profils sont très divers elles et sont parfois très ponctuelles : bien renseignées sur une affaire, elles peuvent faire parvenir des informations précieuses. Grâce à tout ce réseau, le journaliste est en général au courant de beaucoup de choses sur le domaine ou le territoire qu’il couvre. Lui parvient donc, de manière très régulière, ce qui lui est présenté comme une information. Charge à lui de vérifier, donc de recouper ses sources. Il contacte donc des personnes de son réseau, ou d’autres personnes susceptibles d’infirmer ou de confirmer ce qui lui a été présenté.

Des services dédiés dans la vérification des faits

Il est de coutume de considérer, en France en tout cas, qu’une information en est une dès lors que trois sources l’ont confirmée. La réalité est un peu plus nuancée : une seule source peut apporter des preuves suffisamment solides pour qu’une information soit publiée. C’est le cas dans certains scandales financiers qui ne reposent que sur un seul informateur, comme l’affaire Cahuzac, par exemple.

De la même manière, quand une victime de violences sexuelles porte à la connaissance d’un journaliste une plainte qu’elle a déposée, la personne qu’elle accuse dément le plus souvent. L’information est alors le dépôt de plainte, sans présager de ce qu’il peut arriver ensuite. Mais même sans dépôt de plainte, des faits peuvent apparaitre suffisamment étayés et précis pour que le journaliste décide de les porter à la connaissance du public. En respectant évidemment le contradictoire, c’est-à-dire en proposant une prise de parole à la personne mise en cause ou à ses avocats, par exemple. Et tant que les faits ne sont pas établis, le journaliste emploiera le conditionnel et rappellera que la personne mise en cause est présumée innocente. 

Donc quand un journaliste publie une information, il engage sa responsabilité, celle de son média, et cite des sources précises. C’est toute la différence avec une rumeur : lancée en général par des personnes difficilement identifiables, elle est invérifiable. Ou, plus exactement, il est impossible de prouver sa véracité : la démentir, en revanche, fait régulièrement l’objet d’articles, notamment de la part de journalistes travaillant dans des services dédiés, mis en place à l’AFP, France Info, Libération ou Monde par exemple.

Retrouvez tous les articles de notre série sur l’esprit critique ici.


Jean Berthelot de La Glétais

 

Avec le soutien du ministère de la Culture

 

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