Close up side view portrait of modern young woman looking at paintings at art gallery exhibition, copy space

En prévention ou en traitement, l’art devrait être prescrit à tous et tout au long de la vie. Car le beau déclenche une chimie cérébrale qui diminue les tensions du corps et stimule l’esprit. Le secret de longévité de cette sensibilité esthétique à travers les âges ? Le plaisir, la connaissance et le lien social

« Le premier bien est la santé, le deuxième la beauté, le troisième la richesse. », affirmait Platon. Un rapport de l’OMS de 2019, réalisé à partir de plus de 3 000 études, ne laisse planer aucun doute : les arts jouent un rôle important sur la santé, et ce, quels que soient l’âge et l’origine. Nos émotions, notre humeur, notre capacité de concentration, notre mémoire sont stimulées par le beau.  L’art thérapie s’est d’ailleurs développée dans les milieux carcéral, gériatrique ou même en aide aux sans-domiciles fixes. Des ordonnances muséales sont même prescrites dans certains hôpitaux. Focus sur les effets des expériences imaginatives et sensorielles provoquées par l’art sur notre cerveau.

L’empathie esthétique, un antidouleur

D’après le British Journal of Psychiatry, les visites culturelles réduisent de 48 % les risques de souffrir de dépression des personnes qui se rendent au cinéma, au théâtre ou au musée au moins une fois par mois. Pour résumer les 899 autres publications : c’est vrai, l’art fait du bien ! Il procure avant tout du plaisir, provoqué par l’« empathie esthétique ».

Quand nous contemplons une œuvre, la production de l’hormone du stress, le cortisol, diminue. Puis le cerveau sécrète de la dopamine, l’hormone de la joie de vivre et des endorphines, qui procurent une impression de bien-être. L’effet de l’art sur notre cerveau serait comparable à celui de la drogue ou du sexe, et ce, quelle que soit la source, visuelle, auditive ou même mathématique. Quelle région cérébrale est activée ? La zone A1 du cortex orbitofrontal médian.

Et contrairement aux autres stimuli extérieurs, seule la beauté obtient un accès « privatif » à la zone du cerveau impliqué dans la perception de soi. Voilà pourquoi l’art thérapie propose aussi de travailler sur l’estime de soi et la confiance en soi.

Un avantage pour l’évolution

Pour Thierry Lodé, chercheur en éco-éthologie, plaisir et beauté sont associés dans notre cerveau depuis les premiers vertébrés. Pourquoi un tel succès de longévité ? Le cerveau a pour objectif de nous maintenir en vie et de nous donner envie de vivre. Or, la beauté, qui engendre le plaisir et la connaissance, répond à ces deux objectifs complémentaires. Mais ce n’est pas tout ! D’après le neurobiologiste anglais Semir Zeki, la beauté offrirait un autre avantage évolutif à l’Homme, celui du lien et de l’ouverture à l’autre et au monde. Et pour les animaux sociables que nous sommes, ce n’est pas rien.

Et si vous preniez une petite perfusion d’extrait de beauté ?

Sophie Nicaud

Pour en savoir plus :

Le site web de l’invitation à la beauté

Livre « L’art qui guérit » de Pierre Lemarquis et Boris Cyrulnik, éditions Hazan, 2020

Livre L’invitation à la beauté – L’ouverture au monde par l’empathie esthétique, Laure Mayoud et Pierre Lemarquis, éditions IIEE, 2019

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