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De Matilda à Harry Potter de nombreux livres destinés à la jeunesse ont comme cadre un environnement scolaire. Loin d’être une mode récente, ce thème récurrent s’est développé à partir du XIXe siècle avec la parution en 1857 de Tom Brown’s School Days de Thomas Hughes

Peu connu en France, et désuet même en langue anglaise, ce roman a mis en place les bases du genre, des scènes de compétitions sportives à la place du directeur d’école, en passant par les figures de l’ennemi juré, du meilleur ami, des scènes de cafétéria ou des coups montés. Tous ces lieux communs que l’on retrouve dans les livres de jeunesse sur l’école proviennent de l’œuvre de Hughes.

Cette littérature s’est ensuite beaucoup développée au XXe siècle, dans des séries, notamment celles d’Elinor Brent-Dyer ou d’Enid Blyton (autrice du célèbre Club des Cinq), jusqu’à devenir incontournable dans la deuxième moitié du XXe siècle. Cette deuxième période correspond au développement des histoires d’école de magie qui permettent à l’enfant de mêler imaginaire et vie quotidienne. Les séries du Sorcier de Terremer ou Amandine Malabul ont toutes deux participé à cet essor.

Au-delà d’Harry Potter

De nombreux livres jeunesse contemporains ont continué dans cette veine en montrant une école pleine de mystères et de découvertes, de magie et de fantômes. Les Harry Potter en sont un parfait exemple mais d’autres ouvrages tels que L’assassin est au collège de Marie-Aude Murail ou Enquête au collège de Jean‑Philippe Arrou-Vignod amènent les lecteurs à considérer l’école comme un lieu stimulant et mystérieux en plus d’être un lieu d’apprentissage des savoirs.

Dans Enquête au collège nous suivons les aventures de Rémi, Mathilde et P.P. Cul-Vert, trois camarades de quatrième qui mènent l’enquête après que la salle de sciences a été saccagée et le laborantin, M. Cornue, assommé le même soir. Dans le livre de Marie-Aude Murail, le héros est cette fois un enseignant, Nils Hazard, qui est chargé d’infiltrer un collège pour découvrir qui joue des tours macabres dans l’enceinte de l’établissement. En termes de difficulté de lecture, ces deux ouvrages conviennent parfaitement aux collégiens. Ceux-ci permettent au lecteur de découvrir ou redécouvrir le collège à travers un autre prisme.

Joker de Susie Morgenstern ou encore La nouvelle maîtresse de Dominique Demers proposent aussi une aventure, mais cette fois-ci pédagogique. L’histoire dans ces deux ouvrages se concentre sur la salle de classe et les innovations pédagogiques des enseignants. Hubert, l’enseignant dans Joker, et Mlle Charlotte, la « nouvelle maîtresse » de Demers, font tous deux apprendre aux élèves de façon décalée et amusante, ce qui plaît beaucoup aux enfants mais pas forcément aux parents et à l’administration. Une belle façon pour les élèves en primaire de voir l’école autrement.

Visées pédagogiques

Les histoires d’école se développent aussi autour de l’enjeu de la première découverte du monde scolaire. La littérature se met ici en partie au service de l’école pour mieux accompagner l’enfant dans sa découverte. Certains ouvrages pourraient même être qualifiés de « manuels » pour bien préparer sa rentrée car leur intérêt principal est d’expliciter les règles de l’école. Dans la collection des P’tit Loups, P’tit Loup rentre à l’école en est un parfait exemple. Un classique de l’école maternelle, cet album plastifié retrace tous les moments clefs de la première journée en petite section. Des inquiétudes du matin à la cantine ou la sieste, en passant par les jeux et les nouveaux camarades, tous les moments de la journée sont vus avec le jeune enfant pour lui permettre de mieux appréhender sa première rentrée.

Dans la même veine, on peut citer Tom va à l’école, de Marie-Aline Bawin et Christophe Le Masne, un autre album qui explicite la rentrée pour les maternelles. Contenant des images riches et très travaillées, cet ouvrage va plus loin que le précédent en explicitant la préparation de la rentrée et les activités qui sont faites à l’école. Un bel ouvrage pour donner envie aux petits d’entrer en maternelle.

Pour l’école primaire, Quel stress pour la maîtresse ! de Jo Hoestlandt prend les choses d’un autre angle. Dans ce livre nous suivons la rentrée scolaire du point de vue de la maîtresse et non de l’élève. Une façon de voir l’envers du décor et de se rendre compte que les élèves ne sont pas les seuls à redouter la rentrée.

Pour préparer la rentrée au collège, La sixième de Susie Morgenstern est un incontournable. Souvent étudié au début du collège cet ouvrage retrace l’année de Margot qui entre en sixième. Publié pour la première fois en 1984, cet ouvrage a résisté à l’épreuve du temps et reste très juste dans son analyse de cette année charnière. Moins connu mais tout aussi intéressant, le deuxième volet Terminale, tout le monde descend a été écrit par Susie Morgenstern avec sa fille Aliyah et retrace cette dernière année de lycée du point de vue de l’adolescente et de sa mère. Une bonne lecture de rentrée pour les plus grands.The Conversation

Eléonore Cartellier, Docteur en littérature britannique, Université Grenoble Alpes (UGA)

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

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