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Mythique gouf de Capbreton dont les dimensions exceptionnelles en font l’un des plus grands canyons sous-marins au monde. Et certainement le plus impressionnant

Plus étonnant pour le commun des mortels : il est toujours en perpétuel mouvement. On peut alors penser que ce gouf de 250 kilomètres de long provient d’une faille sismique. « Ce n’est absolument pas une faille mais un canyon sous-marin qui a été créé au fil des millénaires », explique Hervé Gillet, chercheur au laboratoire bordelais Epoc.

Au niveau du gouf, l’activité est très importante et modifie régulièrement celui-ci. Il est d’abord témoin de turbidites, sortes d’avalanches de sable et de vase. Mais surtout, deux particularités le distinguent des autres canyons. La première est liée à son milieu.

Il se situe dans le golfe de Gascogne, marqué par le plateau continental et la plaine abyssale, où l’on passe très rapidement de 200 mètres à 4 000 mètres de profondeur. Plusieurs canyons vont d’ailleurs entailler le talus continental. Seconde particularité : le gouf, lui, démarre tout près de la côte à seulement 300 mètres au large de Capbreton.

Surf et biodiversité

Pour comprendre sa naissance, il faut se replonger dans l’histoire géologique de la région. Intimement lié au golfe de Gascogne, il s’est constitué au milieu du crétacé, au moment de l’ouverture du golfe. Et, surtout, il s’est amplifié quand les Pyrénées ont poussé. C’est-à-dire à l’éocène, il n’y a pas moins de 50 millions d’années. Il a été relié à l’Adour, qui lui a permis d’être alimenté en sédiments, arrachés à la chaîne de montagnes. « Dès que le fleuve auquel est relié un canyon est en crue, l’eau chargée en sédiments va créer des avalanches si elle se jette dans la tête du canyon », précise Hervé Gillet. Déconnecté de l’Adour, qui a été fixé à sa place actuelle en 1578, il continue à fonctionner grâce à la dérive littorale.

Le courant nord-sud va déverser du sable dans les têtes de canyon, créant alors à nouveau des avalanches quand les conditions sont fortes. Comme le canyon de Monterey en Californie et de Nazaré au Portugal, le gouf de Capbreton procure un spot très connu des surfeurs, la Nord. Grâce aux différentes profondeurs sous-marines, la vague va se soulever à l’intersection de la barre d’avant plage, de la côte et de la tête de canyon. C’est aussi un lieu d’une exceptionnelle biodiversité marine. Un courant d’eau froide, venu des profondeurs, remonte vers la surface chargé en nutriments. Tous les poissons s’y rassemblent… et les pêcheurs aussi.

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