Rusty mailbox at ghost town Chernobyl, Ukraine.

Si vous avez raté les infos scientifiques les plus marquantes ou étonnantes, Curieux.live vous offre une séance de rattrapage

1- Tchernobyl : le cheval de Przewalski, cheval sauvage quasi-disparu peuple la zone d’exclusion

L’incroyable série Chernobyl vous a démoralisé et vous a donné (à juste titre) des sueurs froides ? Essayons d’en tirer une actu positive. Pour cela, c’est du côté de la biodiversité qu’il faut regarder.

La catastrophe nucléaire de la centrale de Tchernobyl a contaminé durablement les environs et, quelques jours après la catastrophe, les Soviétiques ont décidé d’évacuer le territoire et de créer une zone dite d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale où il est interdit d’y résider mais aussi d’y avoir des activités humaines (chasse, exploitation forestière, etc.)

Sans activité humaine, la zone d’exclusion est devenue un vrai havre de paix. Quoi de plus adapté pour que les animaux sauvages colonisent la zone. Geo.fr commente non sans ironie : « des animaux sauvages prolifèrent, notamment des espèces rares, comme si la radioactivité était moins dangereuse pour leur survie que la présence des humains ».

Parmi les lynx, ours ou élans, un cheval d’Asie disparu de son milieu naturel refait son apparition et se plaît dans cette zone d’exclusion de 4800 kilomètres carrés : le cheval de Przewalski. La chasse et la pression humaine a fait disparaitre ce dernier cheval sauvage d’Asie. Seuls quelques individus étaient conservés dans des zoos ou des réserves.

A partir de ces chevaux, des scientifiques ont décidé de restaurer et d’en relâcher une trentaine en 1998 dans la zone d’exclusion de Tchernobyl où ils sont à l’abri de l’homme. Pari réussi, ils se sont reproduits au calme et comme le précise Géo : « A ce jour, les biologistes dénombrent environ 150 têtes dans la partie ukrainienne de la zone et une soixantaine au Bélarus. Soit 8% de la population mondiale, un millier de bêtes ayant aussi été réintroduits en Mongolie, en Chine et en Russie. »

Le cheval de Przewalski (Equus caballus Przewalskii) est petit, trapu et rustique. Sans aller dans la zone d’exclusion, on peut en observer en France, sur le causse Méjean dans le Parc national des Cévennes, ou dans la réserve des Monts d’Azur.

 

2- Les antilopes saïgas en voie d’extinction ont doublé leur population au Kazakhstan

Autre bonne nouvelle pour le monde sauvage : les populations d’antilopes saïgas ont doublé depuis 2019. Les saïgas sont des cousines des antilopes africaines installées dans les steppes d’Asie centrale et plus exactement au Kazakhstan.

Cette espèce est connue pour son museau en forme de trompe que l’on pourrait croire tout droit sorti de l’imagination des scénaristes de Star Wars. Et c’est par cette trompe que l’espèce a failli disparaître. En 2015, « 200.000 de ces animaux avaient été décimés par une bactérie nasale s’étant développée à cause de températures anormalement chaudes et humides » rappelle l’AFP. Auparavant, l’éclatement de l’URSS qui protégeait l’espèce avait laissé place au braconnage des saïgas. Les braconniers écoulaient les cornes de saïgas mâles vers la Chine où elles sont utilisées dans la médecine traditionnelle.

A ce trafic très rémunérateur s’ajoute, comme l’explique l’AFP, « la perte d’habitat liée à l’extension agricole, le changement climatique avec des hivers trop rigoureux et des étés trop secs peuvent aussi faire du mal à cette espèce fragile, qui a en outre été décimée à plusieurs reprises par des épizooties de pasteurellose ».

Face au danger critique d’extinction de l’espèce, le gouvernement kazakh s’est lancé dans une campagne de protection et de lutte contre le braconnage. Cette politique a porté ses fruits puisque la population de saïgas est passée de 330.000 à 842.000 individus en seulement deux ans.

Alexandre Marsat

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