pyrénées

En partenariat avec « Sud Ouest », Curieux  vous donne rendez-vous chaque semaine avec une « Petite leçon de sciences ». Aujourd’hui, les Pyrénées, leur formation et leur rôle en question

1- La naissance des Pyrénées

Il a fallu s’y prendre à deux fois pour créer les Pyrénées mais ça valait la peine. Ça commence il y a 500 millions d’années : la zone est recouverte par la mer et ses débris, qui en se compressant, vont se transformer en roches. Nous y reviendrons.

Entre 360 et 300 millions d’années se dresse une première chaîne de montagnes : la chaîne hercynienne dont les mensurations laissent pantois (5000 km de long, 700 de large). On y trouve un fort volcanisme dont est issu notamment le Pic du Midi d’Ossau. Mais comme rien ne dure pour toujours, elle s’érode en quelques dizaines de millions d’années et c’est notamment ses débris, transportés par les fleuves, qui forment le bassin aquitain.

A cette époque, la pointe de la Cantabrie touche presque la pointe bretonne. Une solidarité celte avant l’heure qui ne dure pas : la péninsule ibérique n’est pas sur la même plaque géologique que nous et lentement, elle pousse la plaque eurasiatique (la nôtre) pour trouver sa place actuelle. Et cet axe de glissement donne naissance à une montagne : les Pyrénées. Raison pour laquelle cette montagne jeune (40 millions d’années) est composée en grande partie de roches vieilles, celles de la mer d’il y a 500 millions d’années.

Quant aux reliefs, aux vallées telles qu’on les connaît, elles viennent des glaciers qui étaient là il y a 15 000 ans.

2- Comment est née la frontière ?

Une chaîne de montagnes, quoi de mieux pour une frontière ? En fait, elle n’a pas toujours été là et jusqu’à l’époque moderne, des royaumes se sont créés qui avaient un pied de chaque côté des Pyrénées. C’est cette frontière mouvante (et quelques désaccords dynastiques) qui conduisirent à des guerres nombreuses et à la décision d’établir une frontière fixe sur les sommets en 1659 avec le traité des Pyrénées, le bien nommé.

Il établissait un principe mais sans trop s’attarder sur les détails pratiques. Il a fallu un souverain marié à une Espagnole (Napoléon III) pour régler tous les contentieux en précisant ce qui faisait la frontière : la ligne de partage des eaux. Plusieurs expéditions militaro-géographiques furent nécessaires pour préciser tout cela et poser 602 bornes qui font toujours foi. Avec quand même quelques anomalies de parts et d’autres comme le Val d’Aran, source de la Garonne et de langue d’oc qui est resté côté espagnol. D’ailleurs, la dernière modification en date eut lieu en 1984 : elle portait sur 0,27 ha. Les bons comptes font les bons amis…

3- Vrai  du faux : L’air pur de la montagne est-il vraiment pur ?

On pensait autrefois que la pollution restait dans les villes mais certains polluants, notamment les micro-plastiques, sont aussi nombreux à la montagne. En cause, la pollution orographique apportée par les nuages : bloqués par le relief, ils grimpent. Et tombent en gouttes plus épaisses à cause du froid, piégeant avec eux davantage de micro-polluants.

4- Et la terre tremblera

Les Pyrénées sont la principale zone de tremblements de terre en France. On en enregistre plus de 500 par an, la plupart passant inaperçu.  Mais on ignore pourquoi ils ont lieu. Certes, la chaîne est une zone de failles dues au chevauchement de deux plaques tectoniques mais les mesures GPS montrent qu’elles ne bougent plus.

Deux hypothèses s’affrontent donc : soit un relâchement de la pression après la fonte de l’épaisse calotte glaciaire qui pesait sur le sol il y a 10 000 ans, ce qui n’est pas si vieux à l’échelle géologique. Soit une différence de densité entre les deux plaques dont l’une enfonce l’autre. Quoi qu’il en soit, on n’est pas à l’abri d’un très gros séisme comme celui de 1428 (magnitude 8 ou 9).

Jean-Luc Eluard

Image par armennano de Pixabay

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