Le chat, on connaît bien. Tant que ça ? Comme beaucoup des animaux qui nous sont proches, nous pensons tout savoir sur eux mais parfois, ce sont des idées reçues ou des approximations. Petite mise au point sur certains de ces a priori les plus connus.
1-Votre chat vous aime parce qu’il se frotte à vous. FAUX
Cel ne vous met pas la puce à l’oreille que votre chat se frotte à vous comme à la chaise de la cuisine et au canapé du salon… ? En fait, s’il se frotte à vous, c’est bien parce que vous faite parti des meubles. En se frottant, il laisse son odeur qu’il marque par des phéromones dites « de familiarisation » dont les glandes de production sont situées entre l’oeil et l’oreille, autour de la gueule et à la base de la queue. Ce faisant, il laisse une fine pellicule un peu graisseuse où viennent en plus se coller ses poils.
Le chat est un animal très territorial, certains estiment même qu’il préfère son territoire à son maître. En vous marquant, il indique seulement que vous faites partie de sa propriété. Vous pouvez vous consoler en vous disant qu’il en a besoin parce que ça le rassure : sitôt que son odeur disparaît sur les meubles, il en remet une couche.
En fait, pour vous marquer son affection (même si le chat n’est pas à proprement parler un animal qui « aime » son maître), il a plus de chance de vous lécher les yeux et les oreilles (c’est ce qu’il fera à ses petits) ou de vous laisser un charmant « cadeau », sous forme d’une souris ou d’un oiseau mort. Le tout en état neuf et jamais dévoré… : c’est à vous de le faire pour lui montrer que vous êtes acceptez son amitié…)
2-Couper leurs moustaches est douloureux pour eux. FAUX
Pas du tout mais c’est une idée stupide quand même. Ces longs poils ne sont pas des nerfs mais des poils tout ce qu’il y a de plus ordinaire, composés de kératine. Par contre, c’est à leur racine qu’il y a un réseau de terminaisons nerveuses particulièrement sensibles qui leurs servent d’organe des sens, complémentaires aux autres. Notamment pour sentir la moindre modification des mouvements de l’air, particulièrement utile lorsqu’il s’agit de sauter ou de sentir une proie à proximité (car le chat voit mal de près). Elles lui servent aussi de gabarit pour se faufiler dans un espace étroit.
C’est aussi un organe de communication supplémentaire : repliées en arrière, ces « vibrisses » indiquent qu’il a peur (et peut potentiellement attaquer s’il est acculé) mais s’il est curieux ou souhaite entrer en contact, il les dirige vers l’avant. Sachez enfin que la moustache n’est pas leur seul endroit où trouver ces vibrisses : il en a au dessus des yeux et, importantes surtout pour les déplacements, derrière les pattes.
3-Les chats aiment boire du lait. VRAI et FAUX.
Comme la plupart des mammifères, y compris les humains : il aime le lait maternel tant qu’il est petit. Ensuite, il y en a qui aiment encore et qui peuvent en boire et d’autres qui deviennent allergiques aux protéines du lait ou, le plus souvent, qui perdent leur capacité à digérer le lactose. En gros, le chat est sevré vers son deuxième mois et c’est à ce moment là qu’il peut ne plus fabriquer de lactase, l’enzyme qui sert à digérer le lactose, comme chez les humains.
Donc certains chats continuent d’aimer et de digérer du lait et d’autres non de manière tout à fait naturelle. Mais le lait de vache (et d’herbivores de manière générale) n’est pas assez riche en protéines, lipides et minéraux pour les chats et si l’on ne les nourrit qu’avec ça, ils risquent être carencés. De toute façon, s’il veut boire, l’eau sera toujours préférable.
4-Les chats n’aiment pas les chiens (et vice-versa). VRAI et FAUX.
Déjà, le fait d’aimer n’entre que très peu en ligne de compte : c’est surtout qu’ils sont diamétralement opposés. D’abord le chien est un animal social (et sociable) alors que le chat est un solitaire : à l’état naturel, le chien, qui est frère du loup, vit et chasse en meute alors que le chat, comme presque tous les félins à l’exception notable du lion, chasse et vit seul. Et surtout, ils ont un langage complètement différent. Si un chien se couche sur le dos, cela signifie qu’il se reconnaît « de rang inférieur » et quémande l’affection du supérieur alors qu’un chat se met sur le dos pour libérer ses griffes et se battre. Un chien qui lève une patte avant demande quelque chose poliment alors qu’un chat signifie par là qu’il va griffer (le chat griffe beaucoup…). Et le plus connu : le chien qui remue la queue est content, le chat pas du tout.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont inconciliables : les chats actuels, contrairement à ceux qui vivaient il y a ne serait-ce qu’un siècle et qui restaient à demi sauvages, sont largement apprivoisés et leurs contacts plus réguliers avec les chiens les ont rendus plus « bilingues » et capables de comprendre l’autre (et même chose pour les chiens).
Il suffit d’être patient pour que les deux se supportent et surtout, prévoir dès leur rencontre une possibilité pour le chat de s’enfuir à la moindre crainte, de préférence en hauteur.
5-La maladie des griffes du chat, ça craint. VRAI
Oui, mais très rarement. La plupart du temps, elle se caractérise par l’apparition de ganglions sous les aisselles en cas de griffure à la main, à l’aine si c’est à la jambe ou au niveau du cou (ou derrière les oreilles) si c’est le visage qui a pris. Ils apparaissent une à trois semaines après la griffure et peuvent durer plusieurs mois, voire se transformer en fistule mais ce serait pas de chance.
Un peu de fièvre parfois, une cicatrisation difficile de la plaie sont les symptômes les plus fréquents de cette maladie qui guérit le plus souvent seule et sans séquelles. Exceptionnellement, on peut avoir de la fatigue, des maux de têtes, une infection pulmonaire et/ou cardiaque mais cela ne concerne que les personnes dont le système immunitaire est fragile.
Appelée « bartonellose », cette maladie est transmise par une bactérie (bartonella henselae) que l’on soupçonne d’être apportée par les puces au chat (et parfois aussi au chien). Elle vit dans les cavités buccales du chat et passe sur son pelage et ses griffes lorsqu’il fait sa toilette. On estime qu’environ 40% des chats en ont été affectés à un moment ou à un autre.
Le meilleur moyen de s’en protéger est donc de surveiller ses puces et surtout de ne pas se faire griffer. Et si c’est le cas, de désinfecter immédiatement la plaie.
Jean-Luc Eluard
Image par Ilona Ilyés de Pixabay