Close up of brown bat hanging upside down from a tree.

A l’occasion des « 24h pour la biodiversité », nous avons participé le 25 mai dernier à une sortie nocturne d’observation de ces mammifères volants au Teich, sur le bassin d’Arcachon, dans le Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Récit de cette rencontre avec des animaux fascinants et menacés.

« Entendez-vous le bruit de goutte d’eau là ? C’est une noctule commune. Et ce piouc-piouc-piouc ? Une pipistrelle ! », s’enthousiasme Pierre-Arnaud Kressmann, animateur au parc naturel régional des Landes Gascogne. En cette soirée de printemps, une quinzaine d’amateurs de chiroptères* se sont retrouvés au Teich pour une promenade nocturne ultrasonique à l’occasion des « 24h pour la biodiversité ». Afin de repérer les chauve-souris, les participants étaient équipés de lampe de poche et le guide d’un détecteur d’ultrasons.

 

21 espèces de chauves-souris au Teich sur les 34 françaises

Car ces animaux nocturnes pratiquent l’écholocalisation pour chasser et s’orienter dans l’obscurité : ils émettent des cris très aigus (que l’humain ne peut entendre), ultra-sonores, dont ils captent l’écho via un sonar. Le parc héberge 21 espèces de ces (uniques) mammifères volants sur les 34 vivants en France (et 1000 dans le monde). Toutes sont protégées par la loi car menacées. La disparition de leurs gîtes de mise bas (arbres morts, etc.), l’usage intensif de pesticides et leur faible taux de renouvellement compromettent leur survie. Il faut dire qu’elles suscitent encore la peur et la répulsion.

Pourtant, « contrairement aux croyances encore tenaces, elles ne sucent pas le sang, ne portent pas malheur, ne s’accrochent pas dans les cheveux, souligne le spécialiste. Au contraire, elles sont très utiles : insectivores, elles peuvent consommer en une nuit la moitié de leur poids en insectes variés (moustiques, papillons de nuit, mouches, araignées, chenilles…)».

Après quelques kilomètres sur les chemins forestiers, une piste cyclable, et en bordure d’habitations, le groupe a pu croisé des sérotines, pipistrelles (la plus petite chauve-souris de France) et noctules communes, selon les lieux. Toutes ont dû maintenant trouver un gîte pour mettre bas, en mai et juin.

En fin de promenade nocturne, l’animateur délivre à qui veut un plan pour fabriquer facilement un nichoir à chauve-souris, tout en prévenant que « cela fonctionne moins bien que pour les oiseaux ». Mais cela vaut la peine d’être tenté : une chauve-souris de plus, c’est jusqu’à 3000 moustiques en moins par nuit !

Florence Heimburger

*du grec « chiro » signifiant « main » et « ptère » voulant dire « aile ».

En savoir plus avec :  
Les 24h pour la biodiversité au Parc naturel régional des Landes de Gascogne- le documentaire « Nous Mammifères » de Marie Daniel & Fabien Mazzocco, qui questionne notre manière de vivre avec et de considérer les animaux. 
- le livre « Les Français et la Nature : pourquoi si peu d’amour » (éd. Actes Sud, 20 €) de Valérie Chansigaud, historienne des sciences et de l’environnement, chercheuse associée au laboratoire SPHère (pour science, philosophie et histoire) du CNRS et de l’Université Paris VII-Diderot.

 

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